L’agriculture et la sécurité alimentaire ont occupé une place importante lors de la 27eme Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (CoP 27) qui a eu lieu à Charm El-Cheikh (Égypte) en novembre 2022. Les gouvernements se sont efforcés d’intensifier les mesures de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d’adaptation aux changements climatiques dans le secteur agricole.
Ils se sont notamment mis d’accord sur un nouveau plan quadriennal pour l’agriculture et la sécurité alimentaire et sur une nouvelle initiative visant à accroître les financements pour transformer l’agriculture d’ici à 2030.
Le secteur agricole mondial est de plus en plus vulnérable aux changements climatiques, et leurs impacts sur la sécurité alimentaire sont de plus en plus nombreuses dans le monde entier, et plus particulièrement dans les pays en développement : la hausse des températures, les vagues de chaleur, les sécheresses et les inondations, les modifications du régime des précipitations et les événements extrêmes affectent l’agriculture plus que tout autre secteur.
Dans ce contexte, une nouvelle initiative, intitulée « Alimentation et agriculture pour une transformation durable » (FAST), a été lancée le 12 novembre par plus de 20 ministres de l’agriculture et la présidence égyptienne de la CoP 27.
FAST est un programme multipartite qui vise non seulement à renforcer le financement de la transformation de l’agriculture, mais aussi à contribuer aux efforts d’adaptation et à respecter la limite de 1,5 °C fixée par l’Accord de Paris, tout en soutenant la sécurité économique et alimentaire.
Plusieurs représentants de haut niveau d’un large éventail de parties prenantes ont annoncé leur soutien à l’initiative FAST, notamment des fondations, des banques, le secteur privé et des ONG.
Le secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), Simon Stiell, s’est adressé à la réunion en déclarant : « Sans une réduction des émissions provenant de l’ensemble de la chaîne alimentaire, nous ne pourrons pas tenir le cap des 1,5°C. De même, si nous ne nous attaquons pas à la crise climatique actuelle, notre système alimentaire sera en danger ».
La lutte contre les changements climatiques dans le secteur agricole et de la sécurité alimentaire est une priorité majeure pour les pays en développement, où les moyens de subsistance sont particulièrement menacés par les impacts climatiques.
Le Dr Agnes Kalibata, présidente de l’Alliance pour une révolution verte en Afrique, a déclaré : « Il existe des leçons pratiques pouvant être mises à l’échelle : de l’intensification durable des systèmes alimentaires à l’agriculture régénérative, en passant par l’agroécologie et l’agroforesterie connexe. Ces solutions nous offrent la possibilité de renforcer la résilience alimentaire, socio-économique et écologique face aux effets négatifs du changement climatique. Ces pratiques contribuent à donner aux communautés les moyens de lutter contre la faim et la pauvreté, et garantissent l’inclusion des communautés et des personnes marginalisées.
Le nouveau plan pour l’agriculture et la sécurité alimentaire s’appuie sur les travaux existants
Les résultats de Charm El-Cheikh sur la mise en œuvre de l’action climatique dans le domaine de l’agriculture et de la sécurité alimentaire s’appuie sur le travail conjoint de Koronivia sur l’agriculture, qui se concentre sur des solutions pour des domaines agricoles spécifiques sur une feuille de route de cinq ans, notamment l’évaluation de l’adaptation, l’amélioration de la santé des sols et l’amélioration des systèmes de gestion du bétail.
Le nouveau travail conjoint de Charm El-Cheikh encouragera des approches holistiques pour faire face aux impacts du climat sur et à partir de l’agriculture et de la sécurité alimentaire et sera un centre de coordination clé pour les discussions et les décisions politiques sur ces questions.
Les activités spécifiques concernent la promotion des synergies entre les acteurs au sein et en dehors du processus des Nations unies sur les changements climatiques, et la fourniture d’un soutien et des conseils techniques aux pays et aux entités de financement concernant l’action climatique sur l’agriculture et la sécurité alimentaire. Les pays ont également décidé de créer un portail en ligne pour le partage d’informations sur les projets, les initiatives et les politiques afin d’accroître les possibilités de mise en œuvre de ces actions.
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