Cela fait quelques mois que l’ancien président ivoirien est revenu dans son pays après avoir été acquitté par la Cour pénale internationale (CPI); et aussi cela fait un moment qu’il a créé sa nouvelle formation politique : le Parti panafricain de Côte d’Ivoire (PPA-CI). Il y a quelques jours le natif de Gagnoa a fêté sa “renaissance”. Mais, Laurent Gbagbo est-il toujours aussi populaire ?
Laurent Gbagbo est perçu aujourd’hui comme l’un des principaux résistantes à l’impérialisme occidental non seulement dans son pays, mais aussi sur tout le continent et dans la diaspora, notamment en occident. Le jour de son retour au pays, il a été accueilli par une foule immense dont il a eu du mal à s’extraire. Ses premières sorties à l’intérieur du pays ont été des moments de liesse populaire, d’émotions, de bain de foule. Et depuis ce moment, toutes ses sorties publiques sont des moments de joie chez ses partisans, et Laurent Gbagbo est toujours accueilli avec autant de sympathie qu’avant. Le jour du lancement du PPA-CCI, il était entouré par des milliers de partisans et de fidèles collaborateurs.
Mais cela suffit-il à conclure qu’il pourra triompher dans les urnes comme par le passé, notamment avec sa nouvelle formation politique ? Quoi qu’il en soit, le vendredi 31 mars 2023, date considérée par l’ancien président comme une date de “renaissance”, il y avait une foule importante. C’était son premier meeting politique depuis son retour au pays. Et on peut dire qu’il a relevé le défis de la mobilisation. Le président du PPA-CI est revenu en détail sur son arrestation puis son procès devant la CPI. « Le 31 mars a rendu la liberté à des personnes qui n’avaient pas à être en prison », a-t-il déclaré, avant de conclure : « Je conseille à notre pays de continuer de rechercher les coupables » des violences.
“Je n’ai aucun cadavre dans mon placard”, s’est défendu Laurent Gbagbo. Toutefois, tout observateur avisé sait que les plus de 3 000 morts de la crise socio-politique de 2010-2011 sont à l’actif de tous les camps. Tout le monde est coupable, du moment où ils avaient tous des armes, des soutiens, des armées et s’étaient engagés farouchement dans une guerre fratricide, inutile et stupide. En tout cas, comme d’habitude la vie continue, l’on oublie les morts, les blessés et leurs familles, les gens continueront à souffrir dans leurs chaires et dans leurs têtes toute leur vie.
Pendant ce temps, les acteurs politiques vont continuer par jouer à leur jeu favori : faire croire à leurs militants qu’ils se détestent à mort, se jeter mutuellement les torts afin de paraître le plus bon et ainsi gagner les élections. Laurent Gbagbo vient de lancer les hostilités pour les futures élections en Côte d’Ivoire. Mais, reste-il autant populaire ?
LP