Extrêmes climatiques : Et si les pays industrialisés revenaient maintenant à de meilleurs sentiments ?

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Au fil des années, les extrêmes climatiques ne diminuent pas. Vu la situation à laquelle l’on assiste partout sur la planète, l’on ne peut que donner raison aux prévisions des scientifiques. Quelles démonstrations faut-il encore faire pour que les dirigeants du monde, surtout ceux des pays industrialisés, prennent la mesure de la situation et agissent ?

Depuis que le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) sort des rapports de synthèse et alerte, beaucoup de personnes le prennent à la légère. Ceux qui acceptent ces rapports, s’inquiètent pour un moment, et puis passent rapidement à autre chose. Les dirigeants font de grands et beaux discours sur la nécessité d’un changement de paradigme.

Malheureusement, jusqu’ici, l’on est resté à l’étape des discours et des déclarations de bonnes intentions. Pendant ce temps, le réchauffement de la planète se poursuit. Au nom d’une certaine compétition économique et de la géopolitique, les nations peinent à s’entendre pour trouver une solution à la dangereuse crise que vit la planète.

Que sont devenues les Conférences sur le climat ? Au lieu que cela constitue un véritable cadre de recherche de solutions, comme cela était l’objectif à la mise en place de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), ces rencontres sont devenues des moments de duperie. En effet, les Parties ne se font pas confiance et cherchent chacune à piéger l’autre pour promouvoir ses propres intérêts.

C’est malheureux de faire ces constats… Le problème que nous vivons est mondial. Nous sommes tous dans le même bateau. S’il coule, nous coulerons tous. Si la situation dégénère, personne ne sortira gagnant. La situation que vivent les pays du monde entier dans ce mois de juillet 2023 en est une illustration. En Afrique, des pays sont confrontés à de graves inondations.

Ces inondations touchent aussi des pays hors du continent africain. De plus, comme chaque année, les pays occidentaux, les plus industrialisés et les plus gros pollueurs connaissent des canicules. En 2023, ces canicules sont de plus en plus insupportables. Ce sont des records de chaleur. En Grèce, l’on parle du Week end du 22 au 23 juillet 2023 comme du Week end le plus chaud des 50 dernières années. Les services météorologiques évoquent des températures qui vont jusqu’à 44°C. Selon Gavin Schmidt, le climatologue en chef de la Nasa, le mois de juillet 2023 sera probablement le mois le plus chaud jamais enregistré. L’on assiste à des incendies de forêts avec des hectares qui partent en fumée.

Malheureusement, ces incendies constituent aussi une importante source de pollution. Ces forêts qui sont des puits de carbone, libèrent les gaz à effet de serre séquestrés jusque-là. Aux États-Unis, les températures grimpent jusqu’à 47°C.  Même dans les pays tropicaux, l’on n’atteint pas souvent ces températures. Les travailleurs, notamment ceux des Bâtiments et travaux publics (BTP), en souffrent énormément.

Les gens suffoquent littéralement. « On ne peut pas être dans la rue, c’est horrible, horrible, horrible », s’est lamentée Lidia Rodriguez, une personne âgée de 29 ans, qui vit à Madrid (Espagne). Veut-on arriver à une situation de non-retour avant de prendre les vraies mesures d’atténuation et d’adaptation ? Ces dernières années, les Nations unies, la société civile, les activistes, les citoyens, ont appelés à agir urgemment et efficacement.

Mais, visiblement ceux qui ont le pouvoir d’agir ne se sentent pas concernés. Que fait-on finalement de l’Accord de Paris sur le climat ? Faut-il se limiter à l’annonce de la création d’un fonds pour les pertes et préjudices ? Le projet consisterait-il donc à jouer au médecin après la mort ? Les pays industrialisés qui ont une lourde responsabilité dans la résolution de cette crise continuent de polluer au nom de la croissance économique. L’on ne voit véritablement pas de signe de décarbonation. Au contraire, les grandes multinationales, qui sont pour l’écrasante majorité originaire de ces pays, continuent de lancer de nouveaux projets d’extraction de combustibles fossiles.

Le président américain Jo Biden qui avait promis un retour dans la diplomatie climatique dès son élection, est une vraie déception. Il ne sert à rien de nommer un envoyé spécial chargé du climat et de passer son temps à se ronger les doigts. Les États-Unis sont engagés depuis un moment dans une guerre inutile de géopolitique en Ukraine et passent à côté de l’essentiel. C’est tout simplement pitoyable.

On a l’impression que les pays industrialisés ont un plan B. Ont-ils une planète B ? Des bunkers ? Des souterrains ? On comprend aisément pourquoi dans ces pays, l’on mène une course effrénée vers l’exploration de l’espace, notamment, l’apprivoisement de la planète Mars. Les gens se prépareraient-ils à abandonner la terre qu’ils ont saccagés pour une autre destination ?

Le Dieu du ciel, le Tout-Puissant ne permettra jamais qu’ils arrivent à leur fin. En tout cas, en attendant un hypothétique déménagement vers une autre habitation, nous sommes tous, de la première à la troisième classe, dans ce Titanic qui file à toute vitesse vers un iceberg. Va-t-on l’éviter ?

Edem Dadzie

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