Afrique : Le “vent de l’Ouest” gagne-t-il progressivement le continent ?

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Suite à la chute du mûr de Berlin en novembre 1989 et au discours de la Baule prononcé par l’ancien président français François Mitterrand en juin 1990, l’on a assisté à l’avènement de mouvements de libération appelés “vent de l’Est”. Aujourd’hui, avec le retour des coups d’État en Afrique, certains analystes parlent du “vent de l’Ouest”.

Le discours de La Baule invite les pays d’Afrique à lancer un processus de démocratisation sous peine, dans le cas contraire, d’être privés du soutien du Nord (l’occident). L’on avait assisté à des contestations des régimes de partis uniques dont plusieurs étaient clairement des dictatures.

Les peuples voulaient la liberté, le respect des droits de l’Homme, l’alternance au pouvoir etc… Bref, la démocratie. La démocratie était présentée comme la solution aux problèmes de l’Afrique. A travers ce système de gouvernance, l’on vendait le développement et la prospérité aux populations.

Il faut noter qu’avant l’arrivée de ce “vent de l’Est”, l’État providence régnait à certains endroit du continent. Malheureusement, une trentaine d’années après, le bilan est décevant. La démocratie vendue par l’occident n’est pas la panacée. Elle est un échec sur le continent.

Il est vrai que la démocratie est une quête perpétuelle, mais, en Afrique, il semble que ce système de gouvernement qui est souvent controversé est difficilement applicable sur des territoires qui ont eu à connaitre des empires et des royaumes prospères.

Au même titre que le commerce triangulaire (l’esclavage), la colonisation et le néocolonialisme, des observateurs pensent que la démocratie était une trouvaille des occidentaux pour continuer à désorganiser les pays africains afin d’en profiter.

Et pour être franc, ces dernières années, la démocratie a plus désorganisé les pays africains qu’elle ne les a soudé. La démocratie a plus desservie les pays africains qu’elle ne les a servi. Pendant que les occidentaux chantaient les principes démocratiques, eux-même les ont à maintes reprises bafoués. Les exemples sont nombreux.

Nombreux sont les Africains qui sont convaincus que les dirigeants qualifiés d’être démocratiquement élu par l’occident, sont des dirigeants à sa solde et qui sont là pour préserver les intérêts des puissances étrangères, aux détriments des peuples.

En d’autres termes, ce sont des nègres de maison, des agents du néocolonialisme, dont certains sont accusés de pérenniser le terrorisme qui serait organisé par les occidentaux pour retarder l’Afrique selon des militants panafricanistes.

Et c’est une telle situation qui entraine des coup d’État et leur soutien par les populations dans plusieurs pays d’Afrique. Mais, beaucoup se demandent si le coup d’État qui vient d’intervenir au Gabon est aussi une “révolution panafricaniste”, un peu comme on les présente au Mali, au Burkina Faso, et récemment au Niger.

Ces coups d’État qui ont commencé en Afrique de l’Ouest en 2020 sont qualifiés de “vent de l’Ouest”. Pour le moment, la perception du coup d’État au Gabon est floue. Pendant que certains le présentent comme un coup d’État de conservation avec l’appui de la France, d’autres le présentent comme une révolution panafricaniste.

Quoi qu’il en soit, la vague des coups d’État en cours est révélatrice d’un grand malaise sur le continent et révèle le désir de certains peuples de se libérer de leurs dirigeants qu’ils accusent d’être à la solde de l’occident, et de les appauvrir. Le “vent de l’Ouest” va-t-il continuer à se propager sur tout le continent ?

Serge Lenoir

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