Aléas climatiques : Qu’est-ce qui peut expliquer la vulnérabilité de l’Afrique aux inondations ?
This aerial photograph taken on May 6, 2023 shows a landslide that engulfed Nyamukubi village, eastern Democratic Republic of Congo. - Heavy rainfall in the Kalehe region of South Kivu province on Thursday caused rivers to overflow, causing landslides that engulfed the villages of Bushushu and Nyamukubi. The death toll from floods and landslides triggered by heavy rain in the east of the Democratic Republic of Congo has risen to nearly 400, an official said on Sunday. (Photo by Glody MURHABAZI / AFP)
L’Afrique n’est pas la seule zone du globe à subir de plein fouet les catastrophes dues aux inondations. Mais, il faut faire remarquer que le continent en souffre énormément.
En janvier dernier, les deux Congo en ont fait les frais. L’on dénombre des centaines de morts et la destruction de milliers de ménages. Comment expliquer une telle situation ?
Il y a d’abord les effets du réchauffement climatique même si cela peut paraitre contrintuitif. Quand on pense réchauffement climatique, on imagine plutôt la sécheresse et la désertification, qui en sont évidemment une des conséquences.
Mais l’intensification des pluies en est une autre. Car à mesure que l’air se réchauffe, la quantité de vapeur d’eau qu’il peut contenir augmente, ce qui provoque ces pluies diluviennes.
Il y a ensuite la déforestation liée au développement des villes. Kinshasa, par exemple, est un ancien comptoir colonial qui abritait environ 1 million d’habitants dans les années 60. Aujourd’hui, c’est une agglomération de plus de 15 millions d’habitants.
Le problème est que l’expansion de la ville s’est faite de façon totalement désordonnée. Seul un quart de Kinshasa suit un plan d’aménagement et dispose d’infrastructures, sur une superficie totale de près de 10 000 km², soit près de cent fois Paris.
La situation est similaire dans plusieurs villes africaines. Et cette absence d’organisation a favorisé la déforestation. Avec l’exode rural, dû à la pauvreté et l’insécurité, des millions de Congolais sont arrivés dans la capitale.
Ils ont rasé la forêt et une grande partie des espaces verts, pour s’installer, construire des baraques de fortune, cultiver ou cuisiner. Avec cette perte de végétation, l’eau ne s’infiltre plus dans le sol, devenu trop dur, et ruisselle puisqu’il n’y a plus de drainage naturel.
Et comme l’aménagement de la ville n’a pas été adapté à sa croissance, il n’y a pas assez de caniveaux. Ceux qui existent sont sous-dimensionnés ou mal utilisés. Conclusion : les eaux de pluie se déversent dans le fleuve Congo, renforcent sa crue, et provoquent ces inondations records.