Le Bénin qui abrite plusieurs forêts sacrées, est souvent considéré comme le berceau du vaudou. Mais, l’urbanisation a fait transformer des lieux de culte en station-service. C’est le cas par exemple de la forêt sacrée Aveleketezou qui a complètement disparu laissant place aux pompes à essence.
L’ONG Cercle pour la sauvegarde des ressources naturelles essaie de préserver les forêts en travaillant avec les communautés. Elle sensibilise à l’abattage d’arbres et donne des conseils à la population pour la fabrication de miel ou l’élevage d’escargots.
Bienvenu Bossou est le directeur exécutif de cette organisation. Il explique les raisons de la disparition des forêts sacrées : « l’agriculture est la principale menace pour les forêts et cela est dû à la pauvreté. Comme les populations sont pauvres, elles ne peuvent pas se permettre d’acheter de l’engrais ou du gaz pour l’énergie », affirme-t-il.
« De 2001 à 2012, nous avons remarqué que 14 % des forêts sacrées ont disparu et que 30% des forêts ont été gravement dégradées, ce qui signifie qu’une grande partie de leur superficie a diminué », ajoute Bienvenu Bossou. S’agissant du cas de la forêt sacrée Aveleketezou, Modeste Zinsou, directeur de l’Office régional du tourisme de Ouidah exprime sa désolation.
« C’est un lieu mythique. C’était une forêt, mais elle n’existe plus. La raison en est simplement que le gouvernement de la période de la révolution a vu le mal partout. Ils ont donc décidé de couper toute la forêt. Elle a été totalement réduite. Dans les temps modernes, elle a été modernisé et maintenant, nous avons une station-service à sa place », se plaint-il.
Face à la disparition des forêts, les autorités ont adopté certaines mesures. Depuis 2016, il est interdit de couper des arbres sans l’approbation de l’État. De plus, le gouvernement a investi environ 3 milliards de dollars dans les secteurs de la culture et du tourisme, ce qui, selon lui, aidera indirectement à préserver les forêts.