Le 1er décembre 2023, l’Union africaine a adopté Capar, un instrument de récupération des avoirs volés sur le continent.
Il permet de détecter des avoirs, de rapatrier des actifs en utilisant des solutions juridiques, politiques et techniques innovantes ; de gérer des actifs conformément aux programme de développement en Afrique.
Il facilite la collaboration et les partenariats, avec un accent sur le rôle clé de la coopération internationale dans la lutte contre les flux financiers illicites.
« L’Afrique a subi de terribles revers en raison des sorties illicites de fonds et de la consignation d’actifs africains vers des juridictions étrangères. La récupération et la restitution des actifs africains constituent donc une priorité absolue pour le continent », précise un communiqué de l’Union africaine.
Entre 1970 et 2008, le continent a perdu jusqu’à 1 800 milliards de dollars. Et chaque année, l’Afrique continue de voir disparaître jusqu’à 150 milliards de dollars à cause des flux financiers illicites. « Le stock de capital de l’Afrique aurait augmenté de plus de 60% si les fonds étaient restés sur le continent », note l’Union africaine.
L’objectif de Capar est de contrecarrer la fausse facturation commerciale, l’évasion fiscale, la double imposition, les prix abusifs sur le transfert des ressources ; les délits liés au blanchiment d’argent, à la contrebande, à la traite des êtres humains et à l’abus d’autorité.
« Il est désormais possible de récupérer l’argent volé en Afrique et caché dans les banques étrangères », affirme Charity Nchimunya, secrétaire exécutive du Conseil consultatif de l’Union africaine contre la corruption (AUBC).
L’autre volet du mécanisme consiste à élaborer une liste des objets africains, d’identifier les différentes œuvres d’art exportées d’Afrique avant, pendant et après la colonisation, ainsi que les pays vers lesquels elles ont été exportés.
« Plus de la moitié des biens culturels africains pillés se retrouvent dans les pays occidentaux », fait observer Biah Cocou Bertin Calixte, conservateur du musée d’histoire de Ouidah au Bénin.