La Banque d’investissement et de développement (BIDC) de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a publié en juin 2023, les « Perspectives de développement en Afrique de l’Ouest ». Ce document renferme les opinions, projections et recommandations de politiques de la Banque.
La sous-région ouest-africaine n’est pas à l’abri des impacts de la flambée de l’inflation. Outre, les impacts apparents qui se sont traduits par une augmentation des prix, des hausses de taux d’intérêt, une dépréciation des monnaies, un ralentissement de la croissance de l’activité économique et une augmentation de la pauvreté, la sous-région est également confrontée à un marché financier agité qui rend difficile l’emprunt comparativement aux taux antérieurs à 2020.
La restriction des flux financiers et l’augmentation du coût des emprunts menacent de faire échouer les programmes de développement dans la sous-région, aggravant ainsi la situation de ceux qui ont vraiment besoin d’interventions cruciales. En outre, la menace d’une dépréciation monétaire, une situation qui pourrait encore intensifier le risque de dérapages budgétaires et qui pousserait davantage de pays au bord du gouffre du surendettement, se profile à l’horizon pour de nombreux États membres, en particulier dans la Zone Monétaire de l’Afrique de l’Ouest. Un tel scénario se traduira par une augmentation des emprunts nationaux, entraînant des effets d’éviction sur le secteur privé, ainsi que par une utilisation accrue de recettes déjà insuffisantes pour le service de la dette.
Le thème de l’édition 2023 des Perspectives de développement en Afrique de l’Ouest, “Des perspectives mitigées : surendettement, croissance vacillante et baisse de l’inflation”, met en évidence la situation contrastée de l’économie ouest-africaine au cours de l’année. Les États membres sont confrontés à des pressions fiscales accrues, car l’inflation reste élevée et la croissance stagne : ce qui indique que la génération de revenus pourrait continuer à souffrir.
Les marchés financiers offrent des taux quasi prohibitifs, imposant des coûts fiscaux à moyen et long terme aux autorités fiscales et limitant la croissance de l’activité économique globale. Le ralentissement de la croissance de l’activité économique entraînera des pertes d’emplois et une augmentation de la pauvreté.
« Dans ce contexte, il est nécessaire de déployer des efforts soutenus pour relever les défis qui affectent les fondamentaux macroéconomiques de la sous-région, tout en atténuant l’impact des désalignements macroéconomiques sur les personnes les plus vulnérables de la société », affirme George Agyekum Donkor, PhD, DBA, président de la BIDC et président du Conseil d’administration. La consolidation fiscale est plus que jamais nécessaire pour réduire les déficits et maîtriser la hausse de la dette publique. Il est également nécessaire de mettre l’accent sur le commerce intrarégional, basé sur les monnaies locales, afin d’améliorer le caractère commun des chocs dans la sous-région et de réduire la pression sur la balance des comptes courants et la position des réserves.
La volatilité des marchés financiers constitue un excellent argument pour que les institutions de financement du développement établissent des partenariats avec les pays afin de résoudre les problèmes d’infrastructure et de développement auxquels ils sont confrontés, de manière à regagner une partie du terrain perdu à la suite des événements de ces dernières années.
La rédaction