Pendant la colonisation, la quasi-totalité des peuples d’Afrique ont été privés de leurs droits à disposer d’eux-mêmes.
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Le colonialisme était un régime incompatible avec la liberté des peuples colonisés, avec ce qu’Aimé Césaire a appelé le « droit à l’initiative historique » des peuples colonisés.
L’Afrique a été soumise à la domination sur fond d’imposition de ce que le philosophe africain Valentin-Yves Mudimbe a appelé dans son beau livre L’invention de l’Afrique, « la bibliothèque coloniale ».
L’Europe n’a pas été seulement brutale envers l’Afrique. Elle avait lié brutalité et malice, elle déstructurait le continent tout en prétendant l’ouvrir à la civilisation et aux bienfaits de l’économie et du commerce dans un monde en marche vers le progrès.
Elle a tenté de justifier ses crimes en s’octroyant une prétendue mission civilisatrice. Ignorait-elle que l’Afrique est le berceau des civilisations millénaires qui, suivant Cheikh Anta Diop, avait mis l’humanité dans son ensemble sur la voie de la civilisation ?
À la vérité, pour citer Aimé Césaire du Discours sur le colonialisme, la colonisation, c’est des « sociétés vidées d’elles-mêmes, de cultures piétinées, d’institutions minées, de terres confisquées, de religions assassinées, de magnificences artistiques anéanties, d’extraordinaires possibilités supprimées ».
Aimé Césaire avait eu en son temps l’audace de la vérité lorsqu’il ne voyait dans la colonisation rien d’autre que la déshumanisation et jamais une mission civilisatrice.
Le colonialisme, disait pour sa part Frantz Fanon, c’est « la violence à l’état de nature », il est « une négation systématisée de l’autre, une décision forcenée de refuser à l’autre tout attribut d’humanité ».