Dans une enquête publiée le 14 février 2024, le quotidien français Le Monde révèle qu’il y a eu des « manipulation électorale organisée par le pouvoir » aux Comores.
L’enquête porte sur la présidentielle du 14 janvier, qui a consacré la réélection dès le premier tour du président sortant Azali Assoumani. Une réélection toujours contestée par l’opposition comorienne.
L’enquête du journal se fonde sur des documents inédits et sur des témoignages, notamment celui d’un membre de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).
La première révélation du Monde porte sur la nomination des 4340 membres des bureaux de vote, dont les listes auraient été « arbitrairement altérées, sans justification et au dernier moment, par la Ceni ».
Le Monde évoque aussi l’implication de l’armée dans le déroulement et le dépouillement du vote. Les observateurs de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) l’avaient déjà souligné dans leur rapport, sans remettre en cause la légitimité du scrutin. Un rapport confidentiel de l’équipe d’observation de l’Union africaine (UA) va également dans ce sens.
« Les gendarmes et l’armée donnaient des instructions aux membres des bureaux de vote. Bref, ils jouaient le rôle de la Céni », selon ce document consulté par Le Monde. L’UA avait estimé, dans ses conclusions officielles, que l’élection s’était « globalement déroulée de manière libre et transparente ».