Le dimanche 6 novembre 2022, des dirigeants du monde entier, des chefs d’entreprise et des membres de la société civile se sont rendus dans la station balnéaire égyptienne de Sharm El Sheikh pour la conférence des Nations unies sur le climat (CoP 27). Après une année de conditions météorologiques extrêmes qui ont fait prendre conscience à beaucoup de la réalité de la crise climatique, il y a un certain espoir que les délégués fassent de réels progrès dans l’effort de prévention d’une catastrophe climatique.
Alors que les émissions mondiales de gaz à effet de serre ont retrouvé leur niveau prépandémique (avant la pandémie du coronavirus) et que l’inflation et les conflits dominent l’agenda international, on peut se demander si une percée est possible. Que devrait-il se passer en Égypte, et où les progrès devraient-ils être réalisés ? Découvrons avant tout, quelques fondamentaux concernant les Conférences sur le climat.
Que sont les Conférences des Parties (CoP) ?
Lors d’une conférence environnementale historique tenue à Rio de Janeiro en 1992, trois Conventions ont été établies : une sur la biodiversité, une sur la désertification et une sur les changements climatiques. Chacune de ces Conventions fait l’objet d’une conférence annuelle des Parties, ou CoP, au cours de laquelle les pays signataires se réunissent pour évaluer les progrès accomplis et déterminer comment avancer collectivement. La CoP 27 est la 27eme sur le changement climatique ; la première s’est tenue à Berlin en 1995. Ce nouveau rassemblement enregistre la participation de 197 pays représentés en Égypte, qui ont tous signé l’Accord de Paris.
Comment les accords sur le climat sont-ils négociés ?
Les travaux visant à conclure des accords se déroulent principalement entre les négociateurs, y compris les ministres des gouvernements, avec la participation d’organisations observatrices pour apporter de la transparence aux discussions. Au cœur de ce processus, les pays décident de la réduction annuelle de leurs émissions de gaz à effet de serre et la soumettent sous la forme de Contributions déterminées au niveau national (CDN), qu’ils ont convenu de réviser tous les cinq ans.
Que devrait-il se passer lors de la CoP 27 ?
Étant donné que la CoP 27 se tient en Afrique, on s’attend à ce que l’importance du financement pour le climat, les ambitions en matière d’adaptation aux changements climatiques et la mise en œuvre soient au cœur des discussions, ainsi que la lutte contre ce que les négociateurs appellent les « pertes et dommages ». Les pertes et dommages font référence aux conséquences de la crise climatique qui vont au-delà des situations auxquelles les gens peuvent s’adapter ou lorsque des options existent, mais qu’une communauté ne dispose pas des ressources nécessaires pour les utiliser. Il s’agit par exemple des dommages causés par les cyclones ou la sécheresse, ou des dommages permanents causés par l’élévation du niveau des mers ou l’assèchement des rivières.
Des engagements fermes sont-ils attendus ?
Les finances joueront un rôle important à Sharm El Sheikh. Les Parties devraient examiner les progrès accomplis dans la réalisation de l’objectif consistant à canaliser 100 milliards de dollars par an vers les pays en développement aux prises avec la crise climatique, une promesse faite en 2009 lors de la CoP 15 à Copenhague (Danemark). Elles discuteront également d’un objectif de financement pour l’après 2025.
Un certain nombre d’accords bilatéraux et d’accords avec le secteur privé devraient également être annoncés afin d’améliorer la mise en œuvre de l’action climatique et de faire passer le financement du climat à plusieurs milliers de milliards.
L’aide aux pays pour s’adapter à la crise climatique sera également à l’ordre du jour. Pourquoi est-ce important ?
Selon un nouveau rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue), le monde aura besoin de plus de 300 milliards de dollars par an d’ici à 2030 pour faire face aux effets de la crise climatique, notamment les sécheresses, la montée des eaux et les tempêtes plus violentes. L’adaptation à la crise climatique sera une charge particulièrement lourde pour les pays en développement.
L’objectif mondial sur l’adaptation a été établi dans le cadre de l’Accord de Paris pour développer la capacité d’adaptation, renforcer la résilience et réduire la vulnérabilité à la crise climatique afin que les communautés les plus vulnérables du monde entier puissent s’adapter. On s’attend à ce que les Parties discutent de cet objectif en Égypte et de la nécessité d’accroître le financement climatique en faveur des résultats de l’adaptation et du renforcement de la résilience.
Ces discussions déboucheront-elles sur des résultats concrets ?
Comme le montrent clairement l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre et les catastrophes d’origine climatique, il existe un fossé entre les promesses et les actions sur le terrain. On s’attend donc à ce que les Parties prennent des décisions en Égypte qui soutiennent la mise en œuvre rapide d’une véritable action climatique.
Edem Dadzie
C’est un bon sujet . Il faut mieux comprendre ces sujets.