CoP 27 : L’Afrique de l’Ouest demeure solidaire et coordonnée face au défi climatique

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L’Afrique de l’Ouest tout comme le reste du continent africain subit de plein fouet les effets des changements climatiques. On évoque beaucoup la question des pertes et préjudices, l’adaptation et la finance climat. Ce sont d’ailleurs les priorités que défendent ces pays. À la CoP 27 qui se tient à Sharm-El-Sheick en Égypte du 6 au 18 novembre 2022, les pays membres de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) comptent défendre ces idéaux collectivement.

Le caractère transfrontalier des changements climatiques implique que certaines réponses se situent au-delà de l’échelle nationale. La Cedeao agit de longue date sur le climat notamment dans les domaines comme l’énergie, l’agriculture, l’élevage, l’eau, les infrastructures, la santé, les services climatologiques, la gestion des risques de catastrophe. Au cours des dernières années, l’institution régionale a accru son leadership régional pour mieux coordonner l’action climat, aux côtés et en soutien des États membres pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat et renforcer la résilience aux changements climatiques.

La valeur ajoutée de l’échelon supranational s’illustre à travers un certain nombre d’initiatives.   Pour structurer son action, la Cedeao s’est dotée en 2022 de sa première Stratégie régionale climat contenant une vision à l’horizon 2050 et un premier plan d’actions 2022-2030. Cela contribuera à la vision 2025 de l’organisation sous régionale, et est en cohérence avec la stratégie climat de l’Union africaine.

Avec ce document, la Cedeao fixe des objectifs régionaux d’adaptation et d’atténuation déclinés par secteurs, l’objectif étant que l’ensemble des politiques et projets régionaux soient compatibles avec l’Accord de Paris. La Cedeao soutient également la mise en œuvre de l’Accord de Paris dans ses États membres. Par le renforcement des capacités nationales, des appuis techniques à plusieurs pays, un guide de la Cedeao pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris, des partages de bonnes pratiques via la revue « Histoires de CDN en Afrique de l’Ouest », la Cedeao accompagne les efforts nationaux pour répondre aux changements climatiques

Concernant la mobilisation de la finance climatique, une demande a été formellement faite en 2022 afin que la Banque d’investissement et de développement de la Cedeao (BIDC) puisse accéder directement au Fonds vert pour le climat. L’on peut aussi évoquer la création d’une table ronde régionale des partenaires techniques et financiers animée par la Commission de la Cedeao, l’élaboration d’une cartographie des flux financiers climat vers la zone Cedeao-CILSS (Comité inter-Etat de lutte contre la sécheresse au Sahel), la formation de plus de 500 cadres dans toute la région… De nombreuses actions sont menées pour mobiliser plus fortement la finance climat dans la région.

En outre, des pratiques agricoles adaptées aux changements climatiques sont diffusées dans toute la région. Les bonnes pratiques d’agriculture intelligente face au climat incluant l’agroécologie émanant de projets de terrain ont été expérimentées, documentées, assurant leur diffusion dans toute la région. La gestion des données hydro-climatiques étant essentielle pour intervenir sur l’adaptation aux changements climatiques, les outils et bases de données hydroclimatologiques ont été harmonisés dans les 17 pays de la zone Cedeao-CILSS par le Centre régional Agrhymet. Des références scientifiques de mesure du carbone des écosystèmes agroforestiers représentatifs d’Afrique de l’Ouest ont également été constituées. C’est une première dans la région.

L’importance du GRANIC dans les négociations sur le climat

Le Groupe régional d’appui aux négociations internationales sur le climat (GRANIC) de la Cedeao favorise l’émergence de positions communes ouest africaines à porter au sein des groupes des négociateurs constitués, notamment lors des CoP. Ce groupe se réunit deux fois par an en présence des négociateurs des États membres.

En amont de la CoP 27, le groupe a retenu plusieurs positions communes des négociateurs des États membres de la région et s’est organisé pour représenter au mieux les intérêts de la région au sein des différents groupes thématiques prioritaires de négociations. Le travail de coordination se poursuit pendant toute la CoP 27, avec notamment des temps de travail hébergés sur le pavillon Afrique de l’Ouest.

La région Afrique de l’Ouest s’est entendue sur les attentes de la région à la CoP 27. Et c’est sur l’avancement de ces sujets prioritaires que l’Afrique de l’Ouest jugera du succès ou non de cette CoP. Ces attentes portent sur : la hausse de l’ambition de réduction des émissions de gaz à effet de serre, l’article 6 de l’Accord de Paris, l’adaptation, les pertes et préjudices, la finance climat.

Le GCCA+ Afrique de l’Ouest, un exemple de projet de coopération

Le projet GCCA+ AO est mis en œuvre par Expertise France sous le leadership de la Commission de la Cedeao et en collaboration avec le Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS). Financé par l’Union européenne et la France à hauteur de 12 millions d’euros et 100 000 euros respectivement, ce projet vise à contribuer à l’effort régional de mise en œuvre de l’Accord de Paris. Il s’inscrit dans une dynamique de coopération régionale.

Les activités menées tout au long de ces 5 dernières années ont été conçues et mises en œuvre dans un objectif de produire une coordination renforcée à l’échelle de la région ouest-africaine, garante d’une réponse climatique à la hauteur de l’urgence. D’une durée de 60 mois, le projet GCCA+ AO se termine à la fin 2022.

Quatre institutions régionales tiennent un pavillon commun à la CoP 27

 La Cedeao et la Banque ouest africaine de développement (BOAD), en partenariat avec l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) et le CILSS tiennent le pavillon « Afrique de l’Ouest » pendant toute la CoP27, témoignant de la forte mobilisation des institutions régionales sur le climat aux côtés des États. Plus qu’un symbole, ce pavillon témoigne de la volonté des institutions régionales de renforcer leur coopération autour du défi commun que constituent les changements climatiques. Ce pavillon abritera des rencontres et Side events organisés par les États d’Afrique de l’Ouest ou les institutions régionales, et sera un lieu de travail pour coordonner les positions des négociateurs de la région. Le pavillon contribuera à renforcer la voix de l’Afrique de l’Ouest sur la scène internationale climat et à valoriser l’action climat des institutions régionales ainsi que celle de leurs États membres.

Edem Dadzie

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