Les règles qui définissent ce qui constitue une bonne élimination du carbone dans le cadre de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) (article 6.4) ont été adoptées de manière controversée à Bakou le jour de l’ouverture de la CoP29.
Les négociations avaient échoué à Dubaï en raison de désaccords entre les parties sur des décisions clés telles que le degré de transparence des marchés et les normes de qualité auxquelles les crédits échangés doivent satisfaire.
Lors du sommet des dirigeants mondiaux à Bakou, plusieurs dirigeants africains ont évoqué les avantages des marchés du carbone et se sont félicités de l’adoption de l’article 6, paragraphe 4.
Toutefois, l’échange de droits d’émission de carbone et ses avantages pour l’Afrique suscitent des inquiétudes. Il existe des exemples clairs de la manière dont le commerce du carbone a privé les communautés africaines de leurs droits tout en profitant aux pollueurs historiques et en leur donnant des permis pour continuer à polluer.
L’article 6, tel qu’il est appliqué/mis en œuvre, favorise les escroqueries financières et climatiques qui pourraient plonger l’Afrique dans des impacts climatiques encore plus graves si elle continue à échanger des crédits carbone.
Une étude récente a révélé que plus de 80% des crédits carbone émis par plus de 2 000 projets ont un impact climatique bien inférieur à ce qu’ils prétendent.
Selon l’étude, de nombreux projets de crédits carbone surestiment considérablement leurs avantages en termes d’émissions, et pourraient ne pas conduire à des réductions d’émissions réelles et, en fait, certains projets sont préjudiciables sur le plan environnemental ou social.
« Dans l’intérêt des plus vulnérables à travers l’Afrique, les règles doivent être solides pour garantir que les droits sont protégés et que les crédits échangés dans le cadre de l’Accord de Paris apportent réellement ce qu’ils disent en termes d’atténuation du climat », préconise Susan Chomba, directrice de Vital landscapes for Africa à l’Institut des ressources mondiales (WRI).