Samedi dernier, le Comité central du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) a désigné son premier dirigeant, l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, comme son candidat à la présidentielle de 2025. Quand l’on connait l’histoire émouvante de cet homme, peut-il encore revenir aux affaires ?
Ce choix du parti doit encore être officialisé au cours d’une Convention ou d’un congrès dont la date n’a pas encore été fixée. Cette annonce intervient deux semaines après que le président ivoirien actuel, Alassane Ouattara, a accordé une grâce à 51 personnes, dont de nombreux militants et anciens responsables militaires favorables à Laurent Gbagbo.
Cet opposant bénéficie lui-même d’une grâce présidentielle depuis août 2022, mais il a été radié des listes électorales. Laurent Gbagbo est en effet inéligible, car ses droits civiques ont été suspendus suite à une condamnation dans l’affaire dite de la « BCEAO ».
À l’issue de l’élection présidentielle de 2010, qui devait se tenir en 2005 mais qu’il a repoussée à plusieurs reprises à cause d’une rébellion, il est donné battu par Alassane Ouattara par la Commission électorale indépendante (CEI) ; Laurent Gbagbo rejette ces résultats et refuse de quitter le pouvoir. Il est déclaré vainqueur par le Conseil constitutionnel et officiellement investi pour un nouveau mandat.
Cette situation entraîne une crise politico-militaire de plusieurs mois, alors que la victoire de son adversaire est reconnue par la quasi-totalité de la communauté internationale. Il est finalement arrêté le 11 avril 2011 par les forces d’Alassane Ouattara.
Incarcéré auprès de la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, il est acquitté en 2019. Rentré en Côte d’Ivoire en 2021, il quitte le son Front populaire ivoirien (FPI), le parti qu’il a fondé il y a quelques années; mais qui est en proie à des tensions internes, puis fonde le PPA-CI.