Jean-Marie Bockel, envoyé personnel du président français Emmanuel Macron pour l’Afrique était en audition devant le Commission défense de l’Assemblée nationale, le mercredi 6 novembre 2024. Que retient-on ?
« Quand il y a eu la crise au Niger, on a été capable d’installer 2000 hommes à Abidjan en quelques heures ! », déclare Jean-Marie Bockel devant les députés de son pays.
Est-ce à dire que comme le disaient les dirigeants du Sahel et les activistes, la France voulait vraiment attaquer le Niger ?
Durant ces moments là, l’on se souvient que la Côte d’Ivoire était le chef de file de l’intervention militaire au Niger.
Des observateurs disaient que le président Alassane Ouattara comptait sur la France.
Donne-t-on finalement raison à toutes ces personnes qui disaient que l’intervention militaire que préparait le Cédéao était en réalité l’intervention militaire de la France, pour préserver ses intérêts ? En tout cas, Jean-Marie Bockel semble avoir lâché une bourde.
Il affirme avoir compris que faire évoluer le partenariat ferait la crédibilité de la France; dans le cas contraire, la France risquerait de se voir remplacé par d’autres partenaires qui n’attendent que ça.
Jean-Marie Bockel reconnait que les pays dans lesquels la France avait une présence militaire, ont avec le temps complètement déconstruit leurs capacités de défense souveraines.
Et c’est là le piège dont l’Alliance des États du Sahel (AES) essaie de sortir. En effet, l’on peut nouer des partenariats militaires, mais batir parallèlement une armée solide, pour éviter de remettre son destin entre des puissances en quête d’intérêts stratégiques.