Décentralisation : Le Togo bénéficie d’une assistance technique pour la création de communes climato-intelligentes

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Le consortium constitué par OIKO LOGICA S.L. (OIKO), l’ONG Jeunes Verts (JV) et Climate Analytics (CA) est en train d’apporter une assistance technique pour la création de communes climato-intelligentes au Togo. C’est à travers le Projet d’assistance technique pour le développement d’une méthodologie pour la création des communes climato-intelligentes au Togo, et la formulation de quatre Plans d’action d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques. Le projet est à une phase très avancée.

Dix communes sur les 117 que compte le pays sont concernés par ce projet. Ce sont : Agou 1, Dankpen 2, Kéran 1, Kloto 1, Kpendjal 1, Lac 1, Mô 1, Oti Sud 1, Tchaoudjo 4, et Yoto 2. Le projet est financé par le Centre et réseau sur les technologies climatiques (CTCN) et est mis en œuvre sous l’assistance technique du Programmes des Nations unies pour le développement (Pnud), et sous la coordination du ministère de l’Environnement et des Ressources forestières (Merf).

« Il s’agit d’un projet d’assistance technique qui est issu d’une requête adressée par le gouvernement du Togo au CTCN. Le CTCN est lié à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Le Togo a donc été appuyé par le Pnud-Togo dans le cadre de cette requête. La requête consistait à demander à ce que le CTCN puisse appuyer le Togo pour développer des documents de politique en matière de mise en place de communes climato-intelligentes. C’est ainsi que l’on a sélectionné les 10 communes cibles. Il s’agit d’un projet pilote. En termes de mise en œuvre, le CTCN ayant reçu la requête du Togo, a identifié au niveau mondial l’institution ou les institutions qui sont les mieux placées pour venir livrer cette assistance technique au Togo », nous a confié Dr Moussa Na Abou Mamouda, expert en changements climatiques.

« C’est ainsi que OIKO, une organisation basée en Espagne a été choisie. Pour exécuter le projet sur le terrain, OIKO a à son tour identifié des parties prenantes qui sont au Togo. OIKO a ainsi pris contact avec Climate Analytics qui a un bureau au Togo ; et aussi une autre structure, à savoir Jeunes Verts. D’autres experts au niveau mondial ont été impliqués pour la mise en œuvre de cette assistance technique. Le projet a commencé depuis un an, et l’on rentre maintenant dans la troisième phase qui concerne la rédaction des Plans d’action d’adaptation et d’atténuation pour les différentes communes qui seront sélectionnées », a poursuivi Dr Moussa Na Abou Mamouda. Le développement des Plans d’action d’adaptation nécessite au préalable des analyses de la vulnérabilité des communes cibles face aux variabilités climatiques. La matrice de vulnérabilité fut la méthodologie d’évaluation de la vulnérabilité retenue par le projet. Pour ce faire, des données socioéconomiques et des informations climatiques ont été collectées au niveau de chacune des dix communes auprès des ménages, des décideurs locaux et des représentants des organisations de la société civile.

« Les collectivités territoriales doivent comprendre la problématique des changements climatiques. On parle de termes techniques, mais qui ont beaucoup de sens dans la vie de tous les jours au niveau des collectivités locales. Il est par exemple question de l’exposition aux changements climatiques. Là, il s’agit de voir les ressources dont dépend la vie des communautés, et à quel degré elles sont exposées aux changements climatiques. On parle aussi de sensibilité. Même si l’on est exposé, est-ce qu’on est sensible, c’est-à-dire, est-ce qu’on est affecté par le problème, et comment on est affecté ? Et on parle aussi de capacités d’adaptation. Si on est exposé, si on est sensible, est-ce qu’on a les moyens pour y faire face ? Ce sont les terminologies autour desquelles l’on discute avec les communautés. Parce que ce sont ces terminologies qui permettent de mesurer la vulnérabilité de ces communautés face à la question du changement climatique », a expliqué l’expert.

« Il faut aussi être en mesure de dire quelle est la communauté qui est la plus vulnérable.  Il y a dix communes togolaises qui sont impliquées dans ce projet. Et l’exercice que l’on est en train de faire consiste à les former à pouvoir évaluer la vulnérabilité au niveau de ces communes. La finalité est de pouvoir classer ces communes selon leur degré de vulnérabilité. L’on a pris deux communes par région et cela fait les dix. Selon le degré de vulnérabilité, mais aussi selon d’autres critères que les décideurs politiques prendront en compte, on pourra classer ces communes et identifier quatre. Ces quatre feront l’objet de Plans d’action de lutte contre le changement climatique, en matière d’atténuation et d’adaptation. Cela permettra d’appendre et d’approcher les bailleurs de fonds avec du contenu, et de leur expliquer la nécessité que toutes les autres communes du Togo puissent être concernées », a-t-il ajouté.

Les dix communes sont outillées pour s’adapter aux changements climatiques

Les matrices de vulnérabilité sont des ressources dont la maîtrise par les cadres des administrations communales faciliterait l’action climatique au niveau local. Un atelier a donc été organisé du 26 au 28 octobre 2022 à Kpalimé. L’atelier était destiné à renforcer les capacités des techniciens des communes cibles du projet sur la maîtrise de l’approche de communes climato-intelligentes et la méthodologie d’élaboration des matrices de vulnérabilité d’une part, et à effectuer des exercices de création participative des matrices de vulnérabilité des dix communes.

Au niveau des collectivités locales, l’on exprime de la satisfaction. « La commune de Mô 1 se réjouit d’être parmi les dix communes retenues pour ce projet, et les résultats de ces travaux vont beaucoup nous aider dans la réalisation d’un Plan climat dans notre commune. La commune de Mô 1 s’étend sur une superficie de 865 km2, commune riveraine de près de 40 km avec le parc national Fazao-Malfakassa, ayant une population d’à peu près 26 000 habitants. La population est résiliente, et nous avons d’importants atouts sur le plan naturel. Grâce à ce projet, nous connaissons notre statut, et nous avons assez d’éléments pour exploiter le plan qui sera réalisé », a témoigné Kloun Baye, maire de la commune de Mo 1.

L’administration publique territoriale était présente et compte avoir un œil sur la suite des événements. « Cette séance de renforcement des capacités est vraiment adaptée aux besoins des collectivités territoriales. Parce que toute l’étendue du territoire national est frappée par les aléas climatiques. Suite aux travaux de groupe et aux réactions qu’il y a eu, on peut conclure que les participants ont assimilé les sujets abordés. Grâce aux rapports de l’ONG Jeunes Verts, le ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et du Développement des territoires pourra continuer à s’assurer que les communes parviennent à mettre en œuvre les acquis de ce projet », a affirmé Kodjolo Wéwéma, géographe à la Direction de la décentralisation et des collectivités locales (DDCL).

L’ONG Jeunes Verts a joué un rôle important sur le terrain et compte le poursuivre. « La plus grande étape du projet a été l’enquête de terrain et la collecte des informations auprès des ménages, du secteur privé, de la société civile, des autorités locales ; et aussi, l’organisation des focus groupes dans les dix communes sélectionnées. A la suite de l’atelier, nous aurons à sensibiliser les communautés sur les résultats issus de ce projet, et comment elles pourront procéder pour être beaucoup plus résilientes », a indiqué Raïssa Oureya, chargée des programmes à l’ONG Jeunes Verts.

Edem Dadzie de retour de Kpalimé

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