Depuis la crise de la dette des années 80, la communauté internationale alterne diverses options pour le traitement de la dette. Restructuration, suspension, allègement et annulation ont permis, selon les cas, aux pays africains de réduire leur surendettement et de faire face aux crises de liquidité ou de solvabilité.
Du 12 au 14 mai 2025, le continent tout entier se retrouvera à Lomé au Togo, pour mûrir les réflexions autour de la question.
À Nairobi, l’année dernière, les pays membres de la Banque africaine de développement (BAD) ont été exhortés à identifier différentes pistes pour réformer le système financier mondial, car le traitement de la dette ne peut se faire sans une réforme approfondie de son architecture.
Or, l’architecture financière mondiale, telle qu’elle existe aujourd’hui, ne répond pas aux attentes de l’Afrique dont les pays ont sans exception la particularité d’être en développement et donc confrontés, à ce titre, à de nombreux défis mondialisés.
« Il est urgent de réformer l’architecture financière internationale actuelle pour la rendre apte à une restructuration ordonnée de la dette. Le règlement de la dette en Afrique, en particulier en dehors des processus du Club de Paris, a souvent connu des dysfonctionnements et des lenteurs, avec des conséquences économiques coûteuses », analysait Akinwumi Adesina, président de la BAD, aux Assemblées annuelles 2023 de l’institution.
S’exprimant en septembre 2023 à une table ronde à la 78ème Assemblée générale des Nations unies, il insistait sur la nécessité de modifier la structure pour la rendre performante. « Pour parvenir à un monde plus juste et équitable, nous devons modifier la structure, la conduite et la performance de l’architecture financière mondiale », avait-il martelé.
D’ores et déjà, la BAD se dit prête à jouer un rôle prépondérant pour faire avancer cette cause. Pour y parvenir, elle renforce ses capacités institutionnelles, ainsi que la transparence et la responsabilité, et coordonne de mieux en mieux ses actions avec les autres institutions sœurs et les gouvernements pour résoudre le problème de la dette.
Avec la Banque interaméricaine de développement, elle a été le fer de lance d’innovations financières hardies qui devraient permettre au Fonds monétaire international (FMI) d’acheminer les Droits de tirage spéciaux (DTS) vers les pays qui en ont le plus besoin à travers les banques multilatérales de développement.
Les deux ont développé un mécanisme innovant structuré comme un instrument de capital hybride qui pourra être comptabilisé comme des fonds propres dans leurs bilans. Elles s’appuient également sur un Accord de soutien à la liquidité conclu entre les actionnaires contributeurs, afin de garantir que les pays contributeurs de DTS puissent toujours les comptabiliser comme des réserves.
« Les DTS passeront ainsi du statut d’actifs de réserve statiques à celui d’instruments de prêt dynamiques, à des coûts abordables, pour financer le développement, tout en préservant leur statut d’actifs de réserve, et sans frais pour les contribuables des pays riches en DTS », a ajouté M. Adesina.
La Banque africaine de développement préconise un « partenariat rénové » pour permettre aux pays africains de bénéficier de financements adaptés à leurs besoins.
« Cela va au-delà de l’aspect financier. Il s’agit davantage de la façon dont nous travaillons ensemble pour optimiser les ressources en engageant les gouvernements, le secteur privé et d’autres parties prenantes à apporter des changements significatifs », expliquait le président Adesina lors d’une rencontre à Abidjan avec Ajay Banga, alors candidat à la présidence de la Banque mondiale.
Ajay Banga évoquait, de son côté, la nécessité pour le groupe de la Banque mondiale ; dont il a, depuis, pris les reines ; de développer un partenariat solide avec le groupe de la Banque africaine de développement afin d’obtenir des résultats transformateurs.
Que ce soit la nécessité pour l’Afrique d’être mieux représentée au sein des instances de financement du développement ou l’urgence de promouvoir une transparence accrue et une coordination mondiale entre les créanciers pour favoriser un traitement ordonné de la dette souveraine en Afrique, l’Afrique sortir des idées novatrices.
Cela permettra au continent de mieux peser dans les discussions en cours ou à venir pour des réformes courageuses, efficaces ; capables de traiter la dette africaine de façon pérenne. Pour parvenir à ce résultat, « l’Afrique doit agir comme une seule entité » contre vents et marrées.
La rédaction
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