Développement : L’Afrique n’est pas pauvre, le continent a tout pour réussir !

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Dans un titre récent intitulé “Beau continent”, composé avec Dub Inc, l’un des duos emblématiques du reggae made in France, composé d’Hakim Meridja d’origine algérienne et d’Aurélien Zohou d’origine béninoise; Tiken Jah Fakoly, le chanteur ivoirien installé à Bamako au Mali affirme : “Quand tu regardes ce beau continent, tu sais qu’il a tout pour réussir”. N’a-t-il pas raison ? L’Afrique n’a-t-elle pas tout le potentiel nécessaire pour atteindre le niveau des autres régions du monde, voire le dépasser ?

Plus loin dans la chanson, l’on entend dire : “Faut pas nous dire à nous que l’Afrique est pauvre”. Mais, les Africains dans leur immense majorité sont-ils conscients du fait que leur continent regorge d’importantes potentialités ? Cela fait longtemps qu’un grand nombre d’économistes affirment que l’Afrique sera le continent du XXIe siècle. Les raisons sont bien connues : les terres arables (60% des terres arables non exploitées de la planète), les ressources minières non exploitées, la transition démographique qui fera passer la population de 1,3 milliard d’habitants en 2019 à 2,5 milliards en 2050.

Ce sont tous des atouts, mais on peut légitiment penser que tout cela comporte bien des difficultés. La démographie est à la fois source de jeunesse, d’innovation et d’énergie, mais elle peut représenter un frein aux équilibres sociaux donc économiques. Mais surtout, l’Afrique aujourd’hui, quelles qu’en soient ses perspectives positives, manque cruellement d’infrastructures en matière d’eau, d’énergie, de transports et de mobilité, de formation et d’accès aux technologies numériques.

Il faudra à terme au moins doubler le montant des investissements en infrastructures, permettre l’accès au plus grand nombre à l’énergie, à l’eau potable, à la formation. Les pays africains sont rapides et efficaces dans leur capacité à adopter des innovations, comme on peut le voir dans la remarquable percée technologique dans le domaine de la banque numérique et dans l’utilisation de nouveaux moyens de communication. Mais, en fait, il faut aller beaucoup plus loin : il s’agit de lancer un véritable plan exceptionnel sur une quinzaine d’années qui, comme toujours, démontrera que l’investissement massif, pour peu qu’il soit accompagné des formations nécessaires à sa bonne utilisation et à sa bonne maintenance, donne des résultats très positifs.

L’une des priorités absolues est l’utilisation de toutes les capacités agricoles du continent et le transport dans des conditions satisfaisantes, rapides et efficaces des produits agricoles. Peut-être faut-il également envisager des protections douanières temporaires qui ne feront que contrebalancer les subventions généralisées que les grands pays producteurs utilisent pour asseoir leur leadership sur ces marchés. L’économiste togolais Kako Nubukpo propose le néoprotectionnisme, dans son ouvrage “Une solution pour l’Afrique, du néoprotectionnisme aux biens communs”.

Il s’agit d’un projet politique sur fond de quête existentielle pour assurer la souveraineté alimentaire, monétaire et financière de l’Afrique subsaharienne. Contre la « révolution verte », qui accroît la dépendance agricole vis-à-vis des marchés mondiaux, il engage à donner plus de pouvoir aux paysans. Le professeur Kako Nubukpo propose de mobiliser les banques et institutions financières africaines, notamment à travers la Confédération des institutions financières créée en 2007, qui regroupe six réseaux coopératifs et mutualistes du Bénin, du Burkina Faso, du Mali, du Sénégal et du Togo.

Il invite aussi à favoriser le développement endogène de l’Afrique par l’éducation, en utilisant les Ressources éducatives libres (REL), soit des documents en ligne ou des logiciels à visée pédagogique et libres d’accès.

LP

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