Lorsque le professeur Dodzi Komla Kokoroko, président de l’université de Lomé, avait été nommé ministre des Enseignements primaire, secondaire technique et de l’Artisanat, les Togolais dans leur ensemble n’étaient pas surpris. Personne ne peut lui contester ses compétences de manager et de bâtisseur. Toutefois, une question légitime était sur plusieurs lèvres et dans tous les esprits : pouvait-il réaliser l’exploit qu’il est en train de réaliser à l’université de Lomé ?
Toute personne qui connaissait l’université de Lomé avant l’année 2015 admettra qu’une métamorphose est en cours. Certains qui avaient fait l’université vers la fin des années 90 ou au tout début des années 2000, disent même ne pas s’y reconnaitre. Les plus anciens disent qu’ils se perdent dans le nouveau décor du temple du savoir loméen. Même les détracteurs du professeur Kokoroko n’arrivent pas à trouver de quoi l’accabler malgré toutes les tentatives.
Comme le dit un adage populaire, « même si on n’aime pas le lièvre, il faut reconnaître qu’il court plus vite ». Le personnage a certainement ses défauts, mais, quand il s’agit du travail, il s’y met assidument et le fait très bien. Et c’est ce que les Togolais devraient attendre de toute personne qui a une certaine responsabilité à n’importe quel niveau. A l’université de Lomé, un travail de construction a été effectué ces dernières années, et cela se poursuit. Qu’on soit étudiant ou pas, c’est un cadre qui est devenu de plus en plus attirant. C’est sans doute la mobilisation des ressources internes, mais aussi un modèle de partenariat public-privé qui a permis d’atteindre ce niveau.
On s’attend à ce que le président de l’université de Lomé réussisse le même exploit en sortant le système éducatif togolais du gouffre dans lequel il était plongé depuis quelques années. Comme l’affirmait le professeur Kokoroko dans une émission spéciale sur la Télévision togolaise (TVT) la veille de la rentrée scolaire, il fallait d’abord faire régner la discipline. On est tous d’accord que les enseignants du Togo ne sont pas les mieux lotis au monde.
Mais au regard du niveau de vie dans le pays, il faut aussi reconnaitre que des efforts ont été faits ces dernières années pour améliorer leurs situations. Nous sommes aussi tous d’accord qu’il faut continuer à tendre vers le meilleur. Toutefois, lorsque l’on a l’impression que les revendications sociales sont devenues des moyens pour certains de faire du chantage pour se faire un nom, servir de béquille pour des acteurs politiques, il faut sévir.
De la même façon qu’il a réussi à mettre fin aux crises à répétition à l’université de Lomé, le professeur Kokoroko pourra peut-être aussi remettre les acteurs de l’éducation dans les rangs. Il ne s’agit pas d’étouffer les gens et les empêcher de s’exprimer. C’est par le dialogue, la concertation, dans la liberté d’expression que les problèmes seront réglés. Et c’est ce que fait le gouvernement. Si à un moment donné il y a une mauvaise foi manifeste de la part du gouvernement, tout le monde s’en rendra compte. Il ne sert à rien de toujours crier au voleur alors qu’il n’y a rien à signaler. Depuis sa venue, on sent que le professeur Kokoroko dans ses notes de services, communiqués, décisions etc… est en train de faire passer un message : être assidu au travail et rester discipliné. D’ailleurs, dans la note 172 du 26 septembre 2022, il vient de demander aux enseignants qui se seraient fait enrôler comme agents recenseurs pour le 5e Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH), de ne pas prendre le risque de quitter leurs postes.
Sur le plan des infrastructures, le professeur Kokoroko est aussi très attendu. Dans le cadre de la mise en œuvre du programme du président Faure Gnassingbé, il a promis plus de 25 000 salles de classes d’ici 2025. Le professeur Kokoroko a été récemment honnête en reconnaissant que ce projet ne décolle pas encore suffisamment. Mais, il promet que l’on ne tarderait pas à le voir se concrétiser.
Il faut rappeler que certains chantiers ont été lancés au cours de l’année scolaire dernière. Donc, ce n’est pas que rien n’est encore fait. Toutefois il va falloir accélérer. Le professeur Kokoroko est également en train d’essayer des réformes qui permettront à terme de former les jeunes pour les métiers du futur, des formations adaptées au contexte national. Dans son message publié à la veille de la rentrée scolaire, le chef de l’Etat, de qui le professeur Kokoroko tient ses instructions, a promis que les réformes vont se poursuivre. A partir de ce moment, il n’y a pas de doute à avoir sur les capacités du ministre en charge du secteur à atteindre les objectifs. La volonté politique est clairement affichée au plus haut niveau.
Edem Dadzie