Comment se fait-il que l’Afrique ait pu oublier ses enfants déportés ? Comment peut-on expliquer que c’est en France que l’on honore la mémoire des millions d’esclaves arrachés de l’Afrique parce que les afro-descendants ont fait un travail important ? Comment pourrait-on expliquer qu’Israël ne se souvienne pas de ses fils et filles torturés et assassinés dans les camps de concentration ?
Ce sont là autant de questionnement venant de Claudy Siar, homme de média et panafricaniste, lors de la cérémonie de lancement officielle du 9è Congrès panafricain à Lomé au Togo, le 22 mai 2023. Le 9è Congrès panafricain se tiendra à Lomé en 2024. Les préparatifs sont activement en cours. Grâce à l’initiative prise par cet homme engagé dans le mouvement panafricaniste depuis plus de 30 ans, une journée à la mémoire des Africains déportés et des victimes de la colonisation sera proposée afin que l’Afrique honore enfin ses ancêtres suppliciés dans les fers de l’esclavage et de la férocité coloniale.
L’objectif est d’inscrire une date commune dans le calendrier de chaque pays. Elle donnera lieu, chaque année, à la même date pour tous les pays africains et leurs diasporas à travers le monde, à un instant de recueillement, de création d’événements et de manifestations commémoratives. Ces évènements auront pour but d’honorer la mémoire de tous les Africains qui ont été déportés, exilés, maltraités et/ou victimes de la colonisation. Ce devoir de mémoire a une dimension éducative.
Il vise à préserver et à transmettre aux jeunes générations, le souvenir douloureux d’un pan de l’histoire de l’humanité, à rappeler la dette de tous les Africains envers leurs morts et leur sacrifice et à les encourager dans la voie de la paix et de la construction d’un continent uni, fort, résilient, car un autre monde est possible. Pour rappel, au niveau international, il a été instauré la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition.
Elle est célébrée chaque année le 23 août, depuis une résolution de l’Organisation des Nations unies (ONU) adoptée en 1998. Cette journée a pour objectif de sensibiliser le public aux conséquences de la traite négrière et de promouvoir la solidarité avec les communautés touchées.
LP