Après trois décennies d’absence d’accès direct à la mer rouge, stratégique pour l’Éthiopie, le pays semble être payé pour ces années d’attente.
Un accord a été conclu entre les autorités de l’Éthiopie et du Somaliland, un État autoproclamé, sur l’accès aux ports.
« Le mémorandum d’entente servira de cadre pour un partenariat multisectoriel entre les deux parties. Il ouvrira la voie à la réalisation de l’aspiration de l’Éthiopie à sécuriser l’accès à la mer et à diversifier son accès aux ports maritimes », indique le bureau du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed.
Selon les médias locaux, le port de Zeila, situé dans le golfe d’Aden, à une trentaine de kilomètres de la frontière avec Djibouti, passe sous le contrôle d’Addis-Abeba. L’Éthiopie pourrait utiliser ce port comme base pour sa Marine.
En octobre dernier, Djibouti avait rejeté la demande éthiopienne d’accès à la mer rouge, après la Somalie et l’Érythrée, sous prétexte de ne pas vouloir mettre en question son intégrité territoriale.
Le même mois, Abiy Ahmed a déclaré que son pays avait l’intention d’obtenir l’accès à la mer, que ce soit par des moyens diplomatiques ou militaires. L’Éthiopie a même commencé à établir ses propres forces navales.
Le discours de M. Ahmed a suscité de vives réactions et la colère de l’Érythrée, de la Somalie et de Djibouti. En novembre, Addis-Abeba a signé un accord de défense avec ce dernier, qui, selon des experts, rapproche l’Éthiopie de son objectif stratégique.
Addis-Abeba est privé d’accès direct à la mer depuis 1993 lorsque l’Érythrée avait obtenu son indépendance. Depuis, la principale route commerciale utilisée par l’Éthiopie reliait la capitale, Addis-Abeba, au port de Djibouti.
L’Éthiopie a également des frontières communes avec le Soudan et le Kenya, qui ont tous deux un accès à la mer.