Exploitation du pétrole et du gaz dans les aires protégées : Malgré les interpellations d’Africa Coal Network, le gouvernement de Félix Tshisékédi reste sourd !

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Dans un communiqué en date du 18 juillet 2022, le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a décidé de lancer des appels d’offres pour attribuer 27 blocs pétroliers et 3 blocs gaziers dans les bassins sédimentaires dont dispose le pays. Malgré les interpellations de la société civile, le président Félix Tshisékédi et son gouvernement avancent les yeux fermés.

 « Le chien aboie, la caravane passe ». C’est par cet adage que l’on peut qualifier l’attitude qu’adoptent les autorités de la RDC. Le pétrole, le charbon et le gaz naturel sont des énergies fossiles qui polluent énormément, contribuent au réchauffement de la planète, à la destruction de la biodiversité, et créent de sérieux problèmes de santé.

Dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques, les gouvernements ont pris l’engagement de réduire progressivement la part de ces sources d’énergies dans leurs mix énergétiques et d’aller vers les énergies renouvelables, propres, respectueuses de l’environnement, de la santé et des droits de l’Homme. Malheureusement, l’on assiste au grand retour vers ces énergies.

Les incessantes interpellations ne servent donc à rien ? Certains diront que l’Afrique a besoin de ces ressources pour se développer et mettre fin à sa dépendance vis-à-vis des puissances étrangères. Supposons que ces personnes aient raison. Posons-nous alors cette question : à qui profite l’exploitation des ressources minières de la RDC depuis des décennies ?

Malgré ces richesses qui profitent au monde entier, les populations de la RDC sont parmi les plus pauvres au monde. Elles sont obligées de fuir des conflits toute leurs vies. Au point où elles commencent à demander à la mission des Nations unies qui est présente dans le pays depuis plus de 20 ans, de s’en aller.

Qu’est-ce qui nous garantie qu’après avoir détruit la biodiversité et pollué l’environnement pour extraire son pétrole et son gaz, la RDC va devenir un pays prospère ? « C’est presque toute la RDC, notamment ses forêts qui sera embrasé par l’exploitation de ces énergies fossiles », déplore Faustin Nyebone, membre du réseau Africa Coal Network (ACN), section de la RDC.

Un plaidoyer est mené au niveau international en collaboration avec ACN-Sénégal et ACN-Cameroun auprès du président sénégalais Macky Sall pour la préservation de la région des grands Lacs africains qui fait aussi partie des blocs. Une pétition a recueilli plus de 100 000 signatures pour rejeter ce projet mercantiliste et anti-écologiste.

Les autorités minimisent toutes ces voix. « 100 000 personnes, c’est bien, mais nous représentons un pays et les intérêts de près de 100 millions d’habitants et nous n’allons pas subir le diktat des ONG », a rétorqué Didier Budimbu, le ministre des Hydrocarbures de la RDC. Mais, qui a dit que c’est la voie pour l’Afrique d’atteindre la croissance économique et le développement ? Que fait-on de la bioénergie, de l’hydroélectricité, de l’énergie solaire ? La préservation des aires protégées en elle-même contribue au bien-être des populations locales qui organisent les activités économiques autour de ces zones.

L’expérience a prouvée dans plusieurs pays que l’exploitation des énergies fossiles ne profite pas aux populations locales, mais aux multinationales. Le gouvernement congolais devrait réfléchir à l’avenir de sa population avant de continuer ce processus.

Edem Dadzie

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