Formation juridique : Le professeur Akuété Pedro Santos de l’ESGIS s’exprime sur la nécessité et la mise en œuvre des prérequis

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Après avoir fait ses preuves à l’université de Lomé comme doyen honoraire de la Faculté de droit (FDD), l’agrégé des Facultés de droit, le professeur Akuété Pedro Santos met depuis quelques années toute son expérience au service du département juridique de l’ESGIS. Dans le cadre du travail entrepris dans cette institution, il nous a accordé un entretien. Au cours des échanges, nous sommes revenus sur la santé du département juridique de l’ESGIS, et comment les prérequis sont d’une utilité pour réussir dans le domaine juridique.

Le Papyrus : Comment se porte le département juridique de votre institution ?

Professeur Santos : Je pense que le département juridique se porte assez bien. Vous savez que L’ESGIS a commencé son activité de formation dans le domaine de l’informatique et de la gestion. Au fil du temps, l’ESGIS a acquis une certaine expérience, on devrait dire,  une certaine ingénierie qu’elle a voulu étendre à d’autres domaines dans la perspective de créer un université privée togolaise qui aurait plusieurs spécialités. L’encrage de notre institution dans ce domaine a fait que lorsque le département juridique   a été lancé, il n’y a pas eu beaucoup d’engouement.

Les chiffres sont assez modestes, mais nous espérons que les années qui viennent nous permettront de nous développer encore plus. Nous avons ouvert la licence en droit privé, et cette année, nous allons ouvrir une licence en droit publique. S’agissant des perspectives, nous allons créer un master en droit privé qui tiendra compte des besoins du marché.

Étant donné que le monde se financiarise de plus en plus, nous pensons créer un master en ingénierie financière et sociétaire pour être plus proche du marché. Également, nous pensons ouvrir un master dans le domaine du contentieux qui sera destiné aux étudiants et aussi aux praticiens qui sont déjà dans les entreprises et qui ont besoin de renforcer leurs capacités dans le règlement des litiges.

Les prérequis sont-ils nécessairement profitables à l’étudiant dans le domaine juridique ? 

Les prérequis sont toujours profitables de façon générale aux étudiants.  Nous estimons que lorsqu’on ne maîtrise pas une partie, on ne peut pas aborder une autre dans de bonnes conditions.  Nous remarquons que les étudiants ont tendance à sauter les étapes pour valider les disciplines qui sont compliquées, alors qu’il y a des disciplines de base qui facilitent la validation des autres unités d’enseignement qui sont placées au-dessus.

A titre d’exemple, il y a le droit des contrats qui est enseigné au deuxième semestre. L’étudiant qui ne maîtrise pas le droit des contrats ne peut pas maîtriser le droit des sociétés en ce sens que la société, qui est au cœur de cette discipline, est un contrat. Il ne peut pas non plus maîtriser le droit des assurances. C’est bien que les prérequis existent. Cela permet de canaliser les étudiants dans leurs parcours.

Les étudiants sont contre les prérequis mais les prérequis sont nécessaires. Lorsque vous avez des étudiants qui arrivent dans une formation et qui ont déjà des pratiques dans une matière donnée, ces derniers n’ont plus besoin de prérequis pour passer aux matières plus compliquées.

Vous êtes un professeur émérite du droit commercial, vous avez eu à faire vos preuves à l’université de Lomé, ex université du Bénin. Quel regard portez-vous sur la relève, notamment ceux qui sont dans le domaine juridique ?

Je ne suis pas émérite ! Si je dis que la relève n’est pas assurée, ça serait une injure à moi-même. Et cela voudrait dire que je n’ai pas fait mon travail. En effet, j’étais pendant quelques années enseignant à la Faculté de droit à l’université de Lomé aux côtés d’autres collègues. Je pense honnêtement que la relève est plus qu’assurée à partir du moment où le Togo est capable de former ses propres docteurs dans les domaines variés du droit.

Maintenant, il faut que l’État facilite aussi la progression dans la carrière des enseignants dans ce domaine. En toute franchise, je n’ai pas peur car ceux qui sont aux commandes actuellement à l’université de Lomé ou bien à l’université de Kara sont tout simplement bons.

Votre mot de la fin ?

J’exhorte les étudiants à ne pas nourrir trop d’inquiétudes par rapport aux prérequis et à intégrer le schéma de formation qui leur est proposé.

Merci à vous de m’avoir permis de m’exprimer sur notre institution et le département que je gère. A bientôt.

Propos recueillis par YK

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