Jean de Gliniasty, diplomate français, directeur de recherche à l’IRIS, spécialiste des questions russes, faisait cette déclaration dans Le Débat sur France 24 au soir du lundi 28 août 2023. Le chercheur trouve que la France a trop réussi à contrôler la décolonisation sur le continent. Depuis les années d’indépendances, les années 60, les gouvernements français successifs ont tout fait pour garder un certain contrôle sur les pays africains.
D’ailleurs, à la veille des indépendances, feu le général Charles de Gaulle est passé dans les anciennes colonies françaises pour proposer « au suffrage de tous les citoyens des territoires d’Afrique et des citoyens de métropole » de former une Communauté, dans laquelle chacun des États membres accédera à l’autonomie, avec un pouvoir exécutif et législatif. La défense, la politique étrangère, la politique économique et financière, le contrôle de la justice relèveront de l’exécutif de la Communauté.
de Gaulle affirmait offrir le choix entre la « Communauté avec la France et l’indépendance dans la sécession ». Il y avait donc une volonté claire de ne pas donner cette indépendance de façon entière. Et tout au long des six dernières décennies, l’on a pu s’en rendre compte. Jean de Gliniasty et ses débatteurs reconnaissent que c’est le fait pour la France d’avoir privilégié une certaine élite africaine aux détriments des peuples, qui est à la base de ses déboires aujourd’hui sur le continent.
Pouvait-il en être autrement ? Les peuples d’Afrique francophone veulent et ont toujours voulu une indépendance totale de leurs pays. Pour continuer à contrôler ces pays, la France ne pouvait que s’appuyer sur une élite locale minoritaire. Jean de Gliniasty pense que la France a besoin de l’Afrique. Mais, doit-elle s’imposer ? Pour lui et ses débatteurs, le pays d’Emmanuel Macron n’a pas d’autres choix que de revoir sa politique sur le continent.
Malheureusement, ce n’est pas à ce que l’on assiste actuellement. Emmanuel Macron préfère rentrer en bras de fer avec les nouveaux régimes militaires dans certains pays comme le Niger. Cela ne fera que renforcer l’animosité des peuples contre son pays.
LP