Selon l’Élysée, le président français Emmanuel Macron estime que son pays aurait pu arrêter le génocide avec ses alliés occidentaux et africains mais n’en a pas eu la volonté et le dira dans une vidéo qui sera diffusée ce week-end à l’occasion du 30ème anniversaire du génocide au Rwanda.
Il n’y a pas encore de réactions officielles des autorités rwandaises. Mais c’est un signe supplémentaire du réchauffement diplomatique entre Paris et Kigali Mais quelles sont les réelles motivations de Macron. En diplomatie, aucun acte n’est posé sans calcul. Alors, qu’est-ce qui pousse la France à reconnaitre ses péchés trente ans après le massacre ?
Il est clair qu’ayant perdu des alliés en Afrique à cause de sa diplomatie inefficace, la France tente de se relancer ailleurs. Et qui mieux que Paul Kagamé qui a une bonne image sur le continent malgré son régime autoritaire; pour tenter de revenir sur la scène continentale ?
Le rôle de Paris pendant le génocide a longtemps terni les relations entre les deux capitales, jusqu’au rapprochement lancé par la visite du président Emmanuel Macron au Rwanda en mai 2021. Quelques temps après, Louis Mushikiwabo, une Rwandaise a été porté à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
« Nous avons observé ce qui s’est passé à Bisesero pendant trois journées : alors que l’armée française était présente sur place, il y a eu un massacre de milliers de Tutsis”, indique Patrick Baudoin, président d’honneur de la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH).
« Ce que nous espérons, c’est que la justice, effectivement, ait enfin tous les éléments pour pouvoir se prononcer en connaissance de cause, c’est-à-dire la possibilité d’obtenir des documents classifiés qui ont été refusés jusqu’à présent”, martèle le responsable.