Pour accompagner leur développement économique, les Africains doivent commencer à communiquer de manière indépendante, pour rendre compte de leur vision du monde et de leur continent.
« Les Africains doivent raconter leurs propres histoires. Les gens qui écrivent sur l’Afrique depuis l’extérieur du continent n’ont vraiment aucune information sur les véritables histoires africaines, les valeurs défendues et ce qui fait de nous les Africains », affirme Pansy Tlakula, présidente du régulateur de l’information d’Afrique du Sud, dans le cadre la Journée mondiale de l’information 2023.
Pour ce faire, il est important que les médias africains soient autochtones, ou détenus majoritairement par des acteurs proches du continent. « L’époque où l’histoire de l’Afrique était racontée par d’autres personnes est révolue », martèle la responsable.
« Les médias africains gagneraient également à se diversifier », explique pour sa part Daniel Adeyemi, journaliste nigérian spécialisé dans les technologies. Les médias grand public ne peuvent en effet pas toujours couvrir l’intégralité des aspects d’un problème, ou fournir une analyse approfondie comme des médias spécialisés.
« Diversifier les sources d’information contribue à donner une idée plus large des problèmes mondiaux. En écoutant plusieurs parties, vous cernez les différents acteurs, les différentes motivations. Cela contribue à donner aux gens une meilleure compréhension des enjeux globaux, cela les responsabilise en vue de prendre des décisions plus éclairées », souligne le journaliste.
Une émulation entre les différents médias africains peut aussi permettre de confronter les points de vue de divers pays, ce qui est bénéfique dans le cadre de la création d’un monde multipolaire.
“En partageant l’information au-delà des frontières et en renforçant la concurrence entre les différents pays africains, je crois qu’ils pourraient jouer un rôle meilleur et plus fort dans ce monde multipolaire”, explique-t-il