Près de 26.000 personnes ont été forcées d’évacuer leurs maisons dans l’Est du Ghana à la demande des autorités, en raison d’inondations provoquées par plusieurs jours de fortes pluies. C’est une vraie catastrophe pour ce pays anglophone membre de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
Les agriculteurs ont vu leurs champs complètement détruits et les écoles ont fermé, après le débordement des deux barrages hydroélectriques Akosombo et Kpong. Les zones les plus touchées sont Sogakofe, Sege ou encore Mepe dans la région de la Volta. Ces villes submergées, où résidaient des pêcheurs et des agriculteurs, se retrouvent privées d’eau et d’électricité. Les habitants ont dû être déplacés vers des lieux de refuge.
Paul Martey explique que la montée des eaux “a eu des conséquences désastreuses” sur sa famille, “depuis plus d’une semaine, nous n’avons rien pu faire contre cette eau” a-t-il déploré. Il s’agit des pires inondations enregistrées dans cette région depuis au moins 2010, selon la NADMO, l’organisation nationale de gestion des catastrophes du Ghana.
Bien que cela ne soit pas la première fois que les autorités locales ouvrent les vannes de ces barrages pour éviter qu’ils ne cèdent, l’ampleur du débordement a pourtant pris de nombreux habitants par surprise. Des membres de l’opposition politique dénoncent une mauvaise gestion de la part des autorités locales.
L’opposant Samuel Okudzeto Ablakwa, a déclaré : “J’exigerai une enquête sur cette affaire. Les responsables devront être jugés et, surtout, des réformes devront être mises en place pour éviter que cette situation ne se reproduise.”Les experts de la santé craignent le déclenchement, dans ces régions, d’une épidémie de maladies transmises par l’eau.
Le docteur Richard Selormey de l’association médicale du Ghana, alerte sur la forte probabilité que des épidémies de choléra et de typhoïde puisse se déclencher en raison “du rejet des eaux usées un peu partout” “Les cas de paludisme peuvent également augmenter”, a-t-il ajouté.
De leur côté les responsables de l’autorité du fleuve Volta disent avoir prévenu les riverains il y a plusieurs mois, au sujet du processus du déversement des eaux des barrages, et de ce fait, organisé l’évacuation de la population assurant qu’aucun décès n’a été jusqu’ici rapporté.
Ken Arthur, Le directeur général adjoint de l’Autorité du fleuve Volta (VRA) explique que “le déversement peut se poursuivre bien que que les niveaux vont baisser jusqu’à la phase 1”. Selon lui , “pour sauvegarder ces barrages, il faut déverser de l’eau”.
Les opérations de sauvetage se poursuivent, et le président Nana Akufo-Addo a mis en place un Comité pour porter secours aux sinistrés. Cette année, le Ghana connaît une augmentation marquée de la fréquence de phénomènes météorologiques imprévisibles.
Edem Dadzie