L’africanité porte des valeurs positives de paix, de dialogue et d’acceptation mutuelle entre les peuples.
Dans le monde tumultueux où nous vivons aujourd’hui et qui va en se conflictualisant davantage, il y a l’urgent besoin d’un supplément d’humanisme et de fraternité dont on peut trouver les recettes dans l’africanité.
En valorisant les perspectives africaines dans la compréhension et la résolution des grands défis de notre temps dans un mouvement d’ensemble et collectif, notre humanité gagnerait en cohésion et pourra se réconcilier avec elle-même et la nature.
Parce que l’un des traits caractéristiques de l’africanité c’est l’ouverture, l’africanité fait corps avec l’altérité .
Le concept d’Ubuntu développé dans l’Afrique du Sud post-apartheid traduit mieux cette dimension relationnelle de l’africanité en tant qu’expérience vécue et lieu de relations ontologiques fondamentales.
L’africanité oppose, en effet, à travers le concept d’Ubuntu au « Je pense donc je suis » cartésien le « Je suis parce que l’autre est », le « Je suis parce que nous sommes ».
Autrement dit, africanité permet de voir dans le monde un nœud de relations. Elle est l’autre nom de la relation qui nous constitue et nous permet de faire monde ensemble.
Le courage de faire monde ensemble, voilà le rempart qu’il nous faut opposer au retour dangereux des extrémismes et des ethnonationalismes dans le monde contemporain.
Faire monde ensemble dans une humanité plurielle, tel est le grand défi de notre temps.
Professeur Robert Dussey, ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration régionale et des Togolais de l’extérieur