Alors que la CoP 29 s’achemine vers sa fin, les ministres africains ont pris conscience de son importance et de la nécessité de parvenir à un accord financier équitable et juste.
À cette fin, le ministre de l’Environnement et du Changement Climatique de la Sierra Leone, ainsi que ses homologues de la Gambie, de la Zambie, du Nigeria et de l’Angola, ont tenu une conférence de presse pour réitérer la position connue de longue date de l’Afrique en exprimant leurs préoccupations concernant le volume et la qualité des financements, ainsi que la base des contributeurs.
Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), les pays africains perdent en moyenne 2 à 5 % de leur PIB à cause des événements climatiques extrêmes.
Le coût de l’adaptation en Afrique subsaharienne est estimé entre 30 et 50 milliards de dollars par an, soit 2 à 3% du PIB de la région, au cours des prochaines années, selon l’OMM.
« Nous parlons de vies et de moyens de subsistance. Ces chiffres ne sont pas abstraits. Ils nous affectent au quotidien. Nos concitoyens paient de leur vie. Les responsables de ce problème sont clairement les pays développés. Et les données scientifiques montrent clairement combien cela va coûter. N’utilisez pas le mot ‟donateurˮ. Il implique la charité. Il y a une dette climatique qui doit être payée », a déclaré Jiwoh Abdulai, ministre de l’Environnement et du Changement climatique de la Sierra Leone.
« Nous ne pouvons pas vivre dans des conditions où une crise peut anéantir une communauté pour un crime qu’elle n’a pas commis. Les 100 milliards de dollars n’ont pas donné les résultats escomptés. Nous devons changer. Nous ne pouvons pas laisser l’humanité mourir progressivement », a affirmé Rohey John, ministre de l’Environnement, du Changement climatique et des Ressources naturelles de la Gambie.
« C’est pourquoi nous sommes ici pour changer les méthodes de travail et proposer de nouvelles stratégies, un nouveau quantum, une nouvelle base de contributeurs, et les plans de mise en œuvre doivent être très clairs, transparents, traçables et réalisables », a jouté Rohey John.
Le déséquilibre et l’injustice qui prévalent aujourd’hui datent de plusieurs siècles. « Les pays développés se sont construits sur la base de la pollution pendant des siècles. Notre peuple fournit des subventions depuis des siècles, au détriment de nos vies et de nos moyens de subsistance. Cela devrait prendre la forme d’un financement public », a indiqué Balarabe Abbas Lawal, ministre de l’Environnement du Nigeria.