Le panafricanisme n’est pas synonyme de repli identitaire

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L’on assiste depuis quelques temps à la renaissance du panafricanisme. Les Africains, surtout les jeunes ont hâte de voir leurs pays quitter la domination étrangère pour émerger. C’est une bonne chose.

Pour que l’Afrique puisse sortir la tête de l’eau, il faut en effet identifier ses ennemis et définir des stratégies pour ne plus subir leurs décisions guidées par leurs intérêts. Et c’est d’ailleurs le bien fondé du panafricanisme.

Le panafricanisme est né il y a quelques décennies pour défendre la cause des noirs, et de façon plus étendue la cause africaine. La précision est importante de nos jours, parce que l’Afrique est composée de populations qui ne sont pas seulement noires. Le Magreb, composé en majorité de populations arabes à la peau claire, fait partie intégrante de l’Afrique.

Et même au niveau de l’Afrique subsaharienne composée en majorité de noirs, il existe une diversité de langues, de peuples, de cultures, d’ethnies, de pratiques etc… Cela voudra dire qu’il faut forcément rester ouvert.

Le panafricanisme suppose qu’il faut préserver les intérêts du continent. Mais, cela ne veut pas dire qu’il faut chasser certains peuples considérés comme des étrangers, et refuser toute coopération avec les autres pays du monde.

Les dirigeants africains peuvent coopérer avec n’importe quel pays du monde, mais, ils ont l’obligation d’exiger un partenariat gagnant-gagnant. Ils doivent rejeter le néocolonialisme, l’impérialisme et l’exploitation des peuples contre leur maintien au pouvoir.

Comme l’on peut le constater dans certains pays comme le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso, le Niger, les peuples doivent être les sentinelles de cette gouvernance axée sur les intérêts supérieurs de leurs pays.

Il est donc important que la jeunesse africaine qui est de plus en plus consciente des enjeux géopolitique, évite de faire des amalgames. Elle doit comprendre que les autres peuples et pays ne sont pas leurs ennemis. C’est plutôt le système international d’exploitation et de domination mis en place par une poignée d’individu qu’ elle doit rejeter.

Le panafricanisme n’est donc pas synonyme d’autarcie, c’est à dire le fait de se renfermer sur soi, et refuser de coopérer avec d’autres pays. Aucun pays ne peut vivre ainsi de nos jours avec la mondialisation des économies.

Le question s’est posée récemment quand le Mali a obtenu un prêt auprès du Fonds monétaire international (FMI). Mais, c’est quand même d’un prêt qui sera remboursé par le peuple malien …

Il ne s’agit donc pas de l’aumône. Le Mali n’est pas allé quémander de l’argent. Tous les pays du monde empruntent de l’argent. Ou bien, c’est le fait qu’il s’agisse des institutions de Bretonwoods qui est le problème ?

Proclamer sa souveraineté ne veut pas dire que l’on ne peut plus emprunter de l’argent à l’extérieur. Il faut juste que les fonds servent véritablement les populations, et que leurs intérêts soient respectés. Surtout, ces institutions doivent respecter les dirigeants qui sont en place, et leurs choix de partenaires.

“les pays n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts”, disait quelqu’un. Alors, que les pays africains tissent des liens avec des pays occidentaux, leurs institutions, ou avec d’autres entités du monde, ils suffit qu’ils veillent à préserver les intérêts et la souveraineté de leurs peuples.

Serge Lenoir

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