L’équation complexe de la dette publique sera examinée à Lomé

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Le département du développement économique, du commerce, du tourisme, de l’industrie et des mines de la Commission de l’Union africaine (CUA), et le gouvernement togolais organisent du 12 au 14 mai 2025 à Lomé au Togo, une conférence sur la dette publique. Le thème de la rencontre est : « Agenda de gestion de la dette publique en Afrique : restaurer et préserver la viabilité de la dette ».

Le paysage économique de l’Afrique a connu une transformation majeure au cours des dernières décennies, s’accompagnant de son lot d’opportunités et de défis. Au cœur de ces défis, l’on retrouve l’escalade de la crise de la dette dans la région, qui touche désormais toute l’Afrique, entraînant de profondes répercussions économiques, sociales, humaines et écologiques.

Les années 80 ont été marquées par de graves crises de la dette en Afrique, qui ont conduit à une stagnation économique et à un recul du niveau de vie. La dette extérieure de l’Afrique a fait un bond de 187%, passant de 39 milliards de dollars à 112 milliards de dollars entre 1976 et 1980.

Cette crise n’a cessé de prendre de l’ampleur, le montant de la dette extérieure explosant de 140 milliards de dollars en 1982 à plus de 270 milliards de dollars en 1990. Entre 2010 et 2020, la dette extérieure de l’Afrique a été multipliée par plus de cinq et représentait près de 65% du PIB en 2023.

Même si le ratio moyen dette/PIB de l’Afrique devrait baisser à 60% en 2025, le continent fait face à une crise de la dette grandissante. D’après le Cadre de viabilité de la dette (« CVD ») récemment publié par le FMI et la Banque mondiale, le nombre de pays africains en situation de détresse liée à la dette, ou à haut risque de surendettement, est passé de 9 en 2012 à 25 en 2024.

Cette flambée constitue un défi de taille, puisque l’augmentation des coûts de la dette accapare de manière excessive les ressources publiques essentielles au développement. Malgré les divers efforts déployés à l’échelle nationale et internationale pour résoudre les défis liés à la dette durant la période post-Covid-19, la crise de la dette sur le continent continue de s’aggraver.

Les finances publiques sont de plus en plus sous tension en raison, entre autres, de l’augmentation des charges d’intérêts de la dette, du coût élevé des importations de denrées alimentaires et d’énergie ainsi que de la dépréciation monétaire, le tout causé par des chocs multiples et interdépendants.

L’augmentation de la dette publique et des paiements d’intérêts constitue un obstacle au développement et à la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA), puisqu’elle limite la capacité des gouvernements à investir dans des services essentiels, tels que la santé et l’éducation.

À titre d’exemple, plus de 30 pays africains consacrent actuellement plus de fonds au service de la dette qu’à la santé (Pnud, 2023). Selon des estimations crédibles des besoins de financement de l’Afrique, le continent aurait besoin de 1 300 à 1 600 milliards de dollars supplémentaires pour réaliser les ODD et les aspirations de l’Agenda 2063.

La résolution des défis actuels liés à la dette et le comblement du déficit de financement pourraient, cependant, s’avérer difficiles en l’absence d’une position africaine commune globale sur la dette.

La situation appelle donc à la mise en place d’une position africaine commune sur la dette pour établir des principes directeurs à adopter par les États membres de l’UA dans leur gestion quotidienne de la dette.

La Position commune africaine sur la dette devrait, entre autres initiatives, définir à la fois un mécanisme efficace de résolution de la dette pour faire face aux défis actuels liés à la dette ainsi qu’un ensemble de principes communs de gestion de la dette publique qui permettront au continent de mobiliser efficacement les ressources nationales pour financer l’Agenda 2063 de l’UA tout en préservant la viabilité de la dette.

Elle devrait également permettre au continent de faire entendre une voix forte afin de définir les règles d’engagement avec ses créanciers, avec pour objectif de restaurer et de préserver la viabilité de la dette sur le continent.

La Conférence offrira aux États membres de l’UA une plateforme qui leur permettra de mener des discussions constructives sur la situation actuelle de la dette à travers le continent, de partager leurs expériences nationales respectives et de formuler des recommandations en vue de l’élaboration d’une position africaine commune sur la dette.

La Conférence devrait réunir pas moins de 500 participants, parmi lesquels des chefs d’État de l’UA, des ministres de l’Économie, des Finances et de la Planification, des gouverneurs des banques centrales, des représentants des ministères des Finances, des banques centrales africaines, des communautés économiques régionales, des institutions financières multilatérales africaines ainsi que des organisations de la société civile.

Edem Dadzie

 

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