À travers sa télévision publique, le Niger a porté de graves accusations contre la France et certains de ses alliés, les accusant d’avoir soutenu des groupes terroristes pour le déstabiliser.
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Ces accusations ont été rendues publiques le 15 janvier 2025 par la Radio Télévision du Niger (RTN) dans un éditorial très virulent signé Ousmane Elhadj Ibrahim.
Selon la RTN, des responsables de Boko Haram, accompagnés de représentants français, béninois et nigérians, se seraient rencontrés dans la région du Lac-Tchad, précisément à Toumboun Kassa, dans la partie nigériane.
Citant des noms des présumés terroristes qui auraient participé à cette « réunion » le 8 janvier 2024, le Niger affirme qu’elle a été orchestrée par la France, avec pour objectif de préparer des attaques sur son territoire.
Le média d’État rapporte que « ces invités d’un autre genre » sont arrivés le 6 janvier 2024 à bord de cinq véhicules Toyota Hilux, dont l’un transportait des munitions et du matériel logistique.
« Ils ont été accueillis par les combattants de Boko Haram entre Koukawa et Gadiram avant d’être escortés jusqu’au Lac-Tchad », précise l’éditorial.
« Ils sont répartis à bord de deux véhicules en laissant les trois autres aux terroristes », ajoute-t-il.
Plan de déstabilisation économique
Deux points seraient inscrits à l’ordre du jour de cette rencontre qui serait dirigée par « un certain Habib, adjoint de Abou Hafiz, alias Bachoua ».
Le premier concerne les termes des accords et des manœuvres pour déstabiliser économiquement le Niger.
La RTN indique que la France, « par terroristes interposés », envisagerait de « détruire le tissu économique national, à travers notamment le sabotage du pipeline pour asphyxier économiquement le Niger et de manipuler certains opérateurs économiques pour provoquer une flambée des prix des denrées alimentaires de première nécessité à l’approche du mois béni de ramadan ».
L’objectif serait d’affaiblir le pays économiquement et socialement pendant cette période de grande importance religieuse.
Le deuxième point de la réunion supposée vise l’organisation de terribles attaques, y compris l’utilisation de kamikazes contre des internats d’écoles au Niger.
Il serait question de conduite « des opérations de kamikazes, des prises d’otages de masse au niveau des internats des filles et des garçons dans les écoles du Niger, en vue d’exiger la libération et le rétablissement du président déchu à son ancien poste ».
Des kamikazes déjà formés et équipés
Toujours selon la RTN, les kamikazes auraient été formés et désignés à Toumboun Kassa, avant d’être envoyés pour mener ces opérations dont certaines régions auraient déjà été désignées.
Des ceintures explosives et des dispositifs de mise à feu auraient été fournis pour exécuter ces attaques suicides avec les otages, « en cas d’échec des négociations », et les familles des kamikazes auraient reçu une somme conséquente.
L’éditorial appelle la communauté internationale à se mobiliser face à ces manœuvres supposées.
« Nous interpellons l’opinion publique nationale et internationale, nos partenaires stratégiques, l’Union Européenne, le Système des Nations unies dans son ensemble et tous les pays épris de paix et de justice pour mettre un terme définitif à ces dérives néocolonialistes des autorités françaises », appelle la RTN.
Ces accusations s’inscrivent dans un contexte de tensions croissantes entre le Niger et la France, depuis le coup d’État militaire de juillet 2023 au Niger.
La France, traditionnellement présente dans la région, est de plus en plus critiquée pour ses politiques en Afrique de l’Ouest, notamment par les autorités militaires nigériennes, qui ont plusieurs fois dénoncé l’ingérence de Paris dans les affaires intérieures du pays.
Le Niger a rompu les accords de coopération militaire avec la France et Paris a définitivement fermé sa représentation diplomatique dans le pays après que son ambassadeur y a été déclaré persona non grata.
LPM et Aïr Info