Les réfugiés africains ont moins d’options qui s’offrent à eux et moins d’accompagnement !

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A l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés le 20 juin 2023, Le Papyrus_Média a réussi à obtenir des informations sur la situation des réfugiés en Afrique, ainsi que les raisons qui poussent les populations à se déplacer. Les chiffres sont alarmants et la mobilisation doit être à la hauteur du défi.

Dans de nombreuses régions d’Afrique, la combinaison des conflits, de la violence politique, du changement climatique et de l’insécurité alimentaire provoquent le déplacement forcé d’un nombre d’Africains plus important que jamais. L’inflation, la hausse des coûts de l’énergie et les répercussions de la pandémie de Covid-19 et de la guerre en Ukraine viennent aggraver des situations déjà complexes.

Le nombre de personnes déplacées de force (qui comprend les Personnes déplacées internes (PDI), les demandeurs d’asile et les réfugiés) a dépassé les 100 millions dans le monde en mai 2022. Si la crise ukrainienne a attiré à elle seule la plupart des réponses l’année dernière, les réfugiés africains ont moins d’options qui s’offrent à eux et moins d’accompagnement que jamais.

Selon les prévisions de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR), il y aura 44 millions de personnes déplacées en Afrique subsaharienne en 2023, contre 38,3 millions à la fin de 2021. La plupart d’entre elles (60 %) sont des déplacés internes. L’Afrique accueille les trois quarts des nouveaux déplacements internes.

En Afrique de l’Est, dans la corne de l’Afrique et dans la région des Grands Lacs, 19,2 millions de personnes avaient fui leur domicile à la fin de 2021 en raison de la violence, des sécheresses et des inondations liées au changement climatique. La région connaît sa pire sécheresse depuis 40 ans après cinq saisons des pluies consécutives ratées, et probablement une sixième en 2023. En novembre 2022, la sécheresse avait déplacé 1,8 million de personnes.

Plus de neuf millions de têtes de bétail sont mortes en Éthiopie, au Kenya et en Somalie après quatre saisons des pluies insatisfaisantes et des rendements agricoles historiquement bas. De nombreuses personnes fuyant l’insécurité alimentaire se réfugient dans d’autres régions touchées par la sécheresse. Le Soudan du Sud, quant à lui, a subi de graves inondations pour la quatrième année consécutive. Au total, plus de deux millions de personnes sont déplacées en raison des inondations et du conflit en cours.

En Afrique australe, 10,1 millions de personnes sont déplacées en raison de catastrophes liées au climat, de la sécheresse, des pressions économiques et de l’insécurité. Le conflit de longue date en République démocratique du Congo (RDC) a fait cinq millions de déplacés internes et un million de réfugiés. Le Malawi connaît une grave pénurie alimentaire due à la pauvreté et aux conditions climatiques extrêmes. Au Mozambique, près d’un million de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays en raison de l’insurrection et des catastrophes liées au changement climatique.

En Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, l’extrémisme violent, l’instabilité politique, les affrontements intercommunautaires pour des ressources qui se raréfient et le changement climatique ont entraîné le déplacement de 12,7 millions de personnes. La crise des personnes déplacées au Burkina Faso fait partie de celles qui se développent le plus rapidement dans le monde.

Les pires inondations de l’histoire du pays ont déplacé 1,3 million de personnes qui ont pris d’assaut les camps de déplacés, tandis que les inondations ont également touché certaines parties du Tchad, du Niger, du Burkina Faso, du Mali et du Cameroun. Un Centrafricain sur quatre a été déplacé en 2022 en raison de l’insécurité prolongée.

Au-delà des partenaires étrangers dont les Nations unies, qui apportent de l’aide, les pays africains doivent s’organiser et prendre leurs responsabilités. Les pays du continent doivent aussi œuvrer pour mettre fin, ou du moins, atténuer les drames qui occasionnent des déplacements massifs de populations.

La rédaction

Source : Aimée-Noël Mbiyozo, consultante, chercheuse principale sur les migrations, ISS (Institut d’études de sécurité)

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