Libye : Quand le colonel Mouammar Kadhafi mettait en garde son peuple… !

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Si l’on avait dit aux libyens qu’ils seraient dans la situation qu’ils vivent depuis plus de dix ans après l’assassinat du colonel Mouammar Kadhafi, ces derniers n’auraient jamais écouté ceux qui leur vendaient l’illusion d’une pseudo démocratie. Il s’en mordent certainement les doigts aujourd’hui. Les Libyens devraient en tirer des leçons pour s’émanciper des puissances venues soi-disant pour les aider, et s’unir pour rebâtir leur pays.

L’histoire du colonel Moummar Kadhafi, que ses propres fils et filles ont aidé à éliminer, devrait inspirer ces derniers afin qu’ils puissent retrouver la prospérité que le Guide leur avait offert. En 1969, lorsqu’il a pris le pouvoir à la suite d’un coup d’État militaire sans effusion de sang, et au début des années 70, Mouammar Kadhafi était un jeune officier de l’armée, beau et charismatique.

Disciple enthousiaste du président égyptien Gamal Abdel Nasser (il a même adopté le même grade militaire, passant de capitaine à colonel après le coup d’État), Kadhafi s’est d’abord attaqué à l’héritage économique injuste de la domination étrangère. Pour Nasser, c’était le canal de Suez. Pour Kadhafi, c’était le pétrole.

D’importantes réserves ont été découvertes en Libye à la fin des années 1950, mais l’extraction était contrôlée par des compagnies pétrolières étrangères, qui fixaient les prix à l’avantage de leurs propres consommateurs nationaux et bénéficiaient d’une demi-part des revenus. Kadhafi exige la renégociation des contrats, menaçant d’arrêter la production si les compagnies pétrolières refusent.

Il lance un défi mémorable aux dirigeants pétroliers étrangers en leur disant que « les gens qui ont vécu sans pétrole pendant 5 000 ans peuvent vivre sans pétrole pendant quelques années afin d’obtenir leurs droits légitimes ». La manœuvre réussit et la Libye devient le premier pays en développement à s’assurer une part majoritaire des revenus de sa propre production pétrolière. D’autres nations suivent rapidement ce précédent et le pétro-boom arabe des années 70 a commencé.

La Libye est ainsi dans une position privilégiée pour en récolter les fruits. Avec des niveaux de production équivalents à ceux des États du Golfe et l’une des plus petites populations d’Afrique (moins de 3 millions d’habitants à l’époque), l’or noir l’enrichit rapidement.

Même si le système politique international considérait Moummar Kadhafi comme un dictateur qui opprimait son peuple, l’on retient que la Libye de l’ère Kadhafi, donc du tyran, est meilleur que la Libye qu’offre cette communauté dite internationale depuis plus de dix ans. C’est malheureux de faire le constat aujourd’hui que les Libyens ont « vendu le charlatan pour acheter le sorcier ».

Les Libyens vivaient dans la prospérité, et cette prospérité rejaillissait même sur les autres peuples d’Afrique. Comme un adage populaire le dit : « l’on ne connait la valeur d’une chose que lorsque l’on l’a perdu ». Ce qui se passe dans ce pays sur le plan sécuritaire depuis l’élimination de son dirigeant charismatique, est un drame. L’État Libyen n’existe tout simplement plus.

Et voilà que l’absence de l’État conduit à une catastrophe. L’inondation en Libye a entrainé des milliers de mort à Derna parce que deux barrages construits sur un fleuve local dans les années 70 ont cédés. Selon les informations, un rapport alertait sur leur état de vétusté en 2022. Donc ceux qui ont cru nécessaire de liquider Moummar Kadhafi sont incapables de protéger les populations ? Et pourtant, c’était pour protéger les populations qu’il l’ont tué…

Voilà la pseudo démocratie que l’on miroitait aux Libyens. Peut-on vraiment dire aujourd’hui que ce peuple est plus libre qu’au temps du colonel Kadhafi ? Le fondateur de la nation libyenne les avait en tout cas mis en garde. Les conditions macabres dans lesquels le dirigeant avait été tué en 2011 devraient amener les Libyens dans leur ensemble à de véritables remords.

Serge Lenoir

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