Pour y parvenir, l’économie mondiale doit être capable de prendre des mesures d’atténuation des changements climatiques, en d’autres termes, nous devons réduire ou prévenir l’émission des gaz à effet de serre pour atteindre les objectifs fixés par la science d’ici à 2030. Dans cette optique, un programme de travail sur l’atténuation a été établi à Charm el-Cheikh, dans le but de renforcer de toute urgence les ambitions en matière d’atténuation et leur mise en œuvre. Ce programme de travail démarre immédiatement et se poursuivra jusqu’en 2026, date à laquelle un examen sera effectué pour envisager sa prolongation.
Lors de la CoP 27, il a également été demandé aux gouvernements de réexaminer et de renforcer une nouvelle fois les objectifs fixés pour 2030 dans leurs plans nationaux d’ici à la fin de 2023, ainsi que d’accélérer les efforts en vue de l’abandon progressif des énergies produites à partir du charbon et de la suppression des subventions inefficaces en faveur des combustibles fossiles. Les gouvernements ont souligné l’importance d’un bouquet énergétique propre, comprenant des énergies renouvelables et à faible taux d’émission, dans le cadre de la diversification des sources et des systèmes énergétiques.
Les pays devront se présenter à la table des négociations avec des plans climatiques plus forts et plus ambitieux qu’en 2022. Ces plans seront soumis au secrétariat de la CCNUCC tout au long de l’année 2023. Vers la fin de l’année prochaine, le secrétariat analysera les plans pour voir dans quelle mesure ils permettent (ou non) de respecter la limite de 1,5°C.
Responsabiliser les entreprises et les institutions
Cette nouvelle phase de mise en œuvre signifie également un nouvel accent sur la responsabilisation lorsqu’il s’agit des engagements pris par les secteurs, les entreprises et les institutions. « Il est absolument inutile de nous faire subir tout ce que nous venons de vivre si nous devons participer à un exercice d’amnésie collective dès que les caméras s’éteignent », a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de la CCNUCC, qui a promis de mettre l’accent sur la responsabilité lors de son discours d’ouverture de la CoP 27.
La transparence des engagements des entreprises et des institutions sera une priorité de son institution en 2023. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a demandé à la CCNUCC de présenter un plan au début de l’année 2023 sur la façon d’assurer la transparence et la responsabilité avec les acteurs non étatiques.
Mobiliser davantage de soutien financier pour les pays en développement
Le plan de mise en œuvre des décisions de Charm el-Cheikh, souligne que la transformation mondiale vers une économie à faible émission de carbone devrait nécessiter des investissements d’au moins 4 à 6 billions de dollars par an. La mise à disposition de ces fonds nécessitera une transformation rapide et complète du système financier, de ses structures et de ses processus, impliquant les gouvernements, les banques centrales, les banques commerciales, les investisseurs institutionnels et d’autres acteurs financiers.
Lors de la CoP 27, de vives inquiétudes ont été exprimées quant au fait que l’objectif des pays développés parties de mobiliser conjointement 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 n’a pas encore été atteint. Les pays développés ont été exhortés à atteindre cet objectif, et les banques multilatérales de développement et les institutions financières internationales ont été appelées à mobiliser le financement climatique.
Le Comité permanent des finances de la CCNUCC a été invité à préparer un rapport sur le doublement du financement de l’adaptation pour examen lors de la CoP 28 cette année, ainsi que le rapport d’étape bisannuel sur l’objectif de 100 milliards de dollars à partir de 2024.
Faire le pivot vers la mise en œuvre
L’ensemble des décisions adoptées lors de la CoP 27 est fortement axé sur la mise en œuvre : elles visent à renforcer les mesures prises par les pays pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et s’adapter aux conséquences inévitables du changement climatique, ainsi qu’à stimuler le soutien financier, technologique et le renforcement des capacités dont ont besoin les pays en développement.
Les nations ont notamment décidé de rendre ambitieuse, juste et équitable la transition vers un développement à faibles émissions et résilient au changement climatique. Elles ont fait un pas de plus lors de la COP27 en décidant d’établir un programme de travail sur la « transition juste », qui devrait s’appuyer sur les travaux visant à renforcer d’urgence l’ambition et la mise en œuvre des mesures d’atténuation, et les compléter.
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