Sur proposition du gouvernement, le Parlement malgache a voté cette semaine le durcissement des peines infligées aux auteurs de viol sur enfant.
En complément des peines de travaux forcés qui équivalent à de la prison, la castration chimique, voire chirurgicale, fait désormais partie des sentences que le juge pourra prononcer.
La décision est prise pour « lutter contre la recrudescence des viols sur l’île », explique la ministre de la Justice, Landy Randriamanantenasoa.
« Uniquement pour ce mois de janvier, on a recensé 133 viols sur mineurs ! Six cents l’an dernier ! La loi qui est actuellement applicable n’a pas suffi à freiner les auteurs de ces infractions, raison pour laquelle on a modifié les quelques dispositions du Code pénal. Avec ces peines graduelles, en fonction de l’âge des victimes, on protège beaucoup plus les enfants », poursuit la ministre de la Justice.
« Madagascar est un pays souverain qui a parfaitement le droit de modifier ses loisdans l’intérêt général du peuple. », affirme-t-elle. Le texte suscite la controverse, notamment chez les défenseurs des droits de l’Homme qui estiment qu’il pose un problème d’ordre juridique et éthique.
« Ce texte sur la castration équivaut à la promotion de la torture et au traitement dégradant et inhumain », commente Nciko wa Nciko, conseiller pour Madagascar chez Amnesty International. Le texte doit encore être validé par la haute Cour constitutionnelle, avant que le président de la République, Andry Rajoelina, ne le promulgue.