Dès leur arrivée au pouvoir au Mali, le colonel Assimi Goïta et ses collaborateurs ont clairement fait comprendre leurs intentions. La première des choses est de libérer entièrement les régions occupées par les groupes armées terroristes. Cet objectif est sur le point de se réaliser depuis la reprise de Kidal, un symbole fort de la reconquête de l’intégrité du territoire.
Mais, il y a aussi le combat idéologique, qui a pour fondement le panafricanisme et la reconquête de la souveraineté malienne. En faisant partir l’armée française, les forces de l’Onu, et en refusant de ne plus être assujetti à l’ancienne puissance coloniale tout en diversifiant les partenariats, notamment avec la Russie, Assimi Goïta a prouvé qu’il lutte pour la souveraineté et le développement de son pays.
La souveraineté monétaire, un aspect très important de l’indépendance totale des pays africains, est aussi au cœur du projet des autorités maliennes, notamment au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES). Le Mali, en compagnie du Burkina Faso et du Niger a annoncé sa sortie de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
L’on croyait qu’il s’agissait seulement de simples menaces, mais un Comité vient d’être mis en place pour gérer ce divorce dans de bonnes conditions. L’on accuse la Cédéao d’être sous l’influence de puissances étrangères, notamment occidentale. Par contre, le partenariat avec la Russie semble donner des résultats en terme de sécurité, mais aussi en terme de prospérité; et est prometteur pour l’avenir…
Récemment, le Mali a suspendu les activités des partis politiques, et il est interdit aux médias de couvrir les activités des partis politiques. Cette décision divise l’opinion nationale et internationale. Mais, il faut rappeler qu’actuellement, les élections ne sont pas la priorité au Mali. Or, les partis politiques qui veulent venir au pouvoir, sont pressés et commencent à tenir des discours de démobilisation.
Pour rappel, depuis des années, le Sahel a connu des élections dans des conditions sécuritaires et sociales précaires. Cela a eu pour conséquence le renforcement des problèmes qui minent cette zone. Même si l’on peut reprocher à cette transition d’avoir pris trop de temps, ne doit-on pas aussi reconnaitre que les problèmes sont immenses ?
Quoi qu’il en soit, les dirigeants actuels du Mali ne se contenteront pas d’organiser des élections, laisser le pouvoir aux civiles pour que dans quelques années, l’on revienne à la case départ. Cela n’a pas de sens. Il faut poser des bases solides pour que le Mali tourne définitivement les pages sombres de son histoire. Et pour l’instant, la situation n’est pas encore totalement sous contrôle.
Ce n’est certainement pas encore le temps des combats politiques sains. Les acteurs politiques maliens tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays devraient mieux le savoir que quiconque. Après le chemin parcouru, il n’est plus question que les Maliens acceptent des marionnettes de la communauté internationale à la tête de leur pays.
Quoi qu’il en soit, le Mali ne sera plus comme avant, avec des dirigeants qui répondent plus aux attentes des impérialistes qu’aux attentes de leurs peuples. Et c’est sans doute toutes ces raisons qui font que les militaires ne s’empressent pas d’aller à des élections, qui risquent d’être encore une fois des rendez-vous incertains.