Le Mali, l’un des plus grands producteurs d’or en Afrique, est actuellement au cœur d’une transformation radicale de son secteur minier.
Le gouvernement malien intensifie ses efforts pour récupérer entre 300 et 600 milliards de F CFA d’impôts et de dividendes impayés, particulièrement auprès des géants miniers étrangers, tels que Barrick Gold.
La récente arrestation du PDG de Resolute mining, Terence Holohan, symbolise cette volonté de renforcer le contrôle sur les ressources naturelles du pays.
L’augmentation de la part de l’État dans les projets miniers fait partie de cette stratégie, mais elle suscite aussi des préoccupations parmi certains économistes et professionnels du secteur.
« Le premier risque évident, c’est la diminution des investissements étrangers. Cela peut décourager les investissements si la part de l’État augmente trop », affirme Kouadio Justin Kouassi, spécialiste des secteurs extractifs.
Pour lui, une augmentation trop rapide de la part de l’État pourrait nuire à la confiance des investisseurs et compromettre la stabilité du secteur.
Cependant, le Mali voit aussi des opportunités dans cette démarche ambitieuse. L’économiste Boubacar Malal Bâ souligne que « tant que les deux parties trouvent leurs intérêts, ils trouveront toujours un terrain d’entente ».
Il plaide pour une révision des accords, mais aussi pour l’émergence de « champions nationaux » capables de gérer les ressources naturelles du pays avec davantage de souveraineté et d’efficacité.
Le gouvernement malien, bien engagé dans une politique de rupture avec les pratiques passées, affiche une volonté affirmée de repenser ses relations avec les multinationales présentes sur son sol.
Fort de ses ressources naturelles et de sa vision stratégique, il cherche à renforcer le contrôle national sur ses secteurs clés, en particulier l’or, tout en attirant de nouveaux investissements dans un cadre plus équitable et transparent.
Avec une production d’or qui soutient l’économie nationale et des projets de réformes prometteurs, le pays pourrait bien ouvrir la voie à un modèle plus équitable et durable pour son secteur minier.