Selon Sophia Tesfamariam Yohannes, représentante permanente de l’Érythrée à l’Organisation des Nations unies (Onu), le néocolonialisme reste bien ancré en Afrique et le système politique et financier global vise à maintenir les pays du continent à un faible niveau de développement.
Selon la diplomate, “l’occident manipule plusieurs instruments financiers pour contrôler les économies africaines. Malgré la richesse du continent en matières premières, il reste sous-développé”. “Je pense que les Africains ne perdent pas de vue que ce néocolonialisme n’est pas une chose du passé comme l’esclavage. Mais maintenant ils (les occidentaux) utilisent le système financier, les institutions internationales, l’Onu, le Conseil de sécurité, les banques, les institutions de Bretton Woods, pour contrôler les économies africaines de la même manière”, affirme-t-elle.
Les Africains paient “des factures élevées pour ces prêts qui proviennent de la Banque mondiale et du FMI (Fonds monétaire international)”. De plus, ils sont obligés d’exporter en Occident leurs propres matières premières. Ce dernier “les transforment dans ses usines et nous les envoie à des prix élevés, et nous achetons nos propres matériaux”. Sur ce point, il revient aux pays africains d’aller vers la transformation de leurs matières premières. Qu’est-ce qui empêche cela plus d’un demi siècle après les indépendances ?
Le continent est doté d’un grand nombre de ressources. “Et pourtant l’Afrique reste la plus pauvre. C’est parce que le système est inégalitaire, le système est conçu pour continuer à maintenir les Africains à un faible niveau de développement ou dans un état de sous-développement, d’absence de paix, dans un état de conflit”, a fustigé la diplomate.
Elle conclu en disant que les Africains d’aujourd’hui sont devenus plus lucides et s’opposent à l’exploitation. C’est une réalité. Et, toutes les puissances étrangères qui voudraient collaborer avec le continent devraient bien garder cela à l’esprit.
SL