Neufs pays africains impactés par la suspension de AirNow

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Le 4 mars dernier, AirNow, un site web du Département d’État des États-Unis (DoS) qui présentait des données collectées par des appareils de surveillance de la qualité de l’air installés dans les ambassades et consulats des États-Unis à travers le monde, a interrompu le partage des données, le DoS invoquant des « contraintes de financement ».

À la suite de cette interruption, six pays ont perdu tout accès à la surveillance de la qualité de l’air, 28 pays ont perdu l’accès à des appareils de surveillance de la qualité de l’air, et les 16 pays restants doivent impérativement réexaminer leur accès à des instruments de qualité réglementaire.

Dans au moins 13 pays, les capteurs des ambassades américaines constituaient la seule source de données sur la qualité de l’air conforme à la réglementation. Parmi ces pays, neuf sont situés en Afrique (Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Burkina Faso, Togo, Soudan, Gabon, Tchad et République démocratique du Congo), trois en Asie (Turkménistan, Afghanistan et Irak) et un dans les Caraïbes (Curaçao).

« Des données ouvertes et de haute qualité sur la qualité de l’air sont la pierre angulaire de la lutte mondiale contre la pollution atmosphérique. Avec la perte d’accès aux données AirNow et l’absence de date de retour à l’horizon, il est urgent de commencer à mesurer la qualité de l’air afin de maintenir la disponibilité des données et de préserver les nombreux avantages du programme de surveillance de l’ambassade. C’est l’occasion pour les parties prenantes nationales et les autres acteurs internationaux d’agir », déclare Lauri Myllyvirta, Analyste Principal au CREA (Center for research on energy and clean air).

Selon les données d’OpenAQ, des pays africains dont le Ghana, Madagascar, le Mozambique, l’Ouganda, l’Algérie, le Nigeria et le Kenya, disposent d’une surveillance gouvernementale, mais celle-ci n’est pas nécessairement accessible au public ou totalement transparente avec un accès public. Seuls l’Ouganda et le Kenya disposent d’un suivi gouvernemental accessible au public et totalement transparent.

Le Ghana, Madagascar et le Nigeria partagent des données sur la qualité de l’air, mais celles-ci ne sont pas totalement transparentes. Le Mozambique et l’Algérie ne rendent pas les données de surveillance gouvernementales accessibles au public.

Une étude réalisée en 2022 a révélé que la mise en place de capteurs dans les ambassades américaines et le partage des données ont contribué à réduire les concentrations de particules fines (PM2,5) de 2 à 4 microgrammes par mètre cube dans les pays hôtes, ce qui représente une baisse significative.

Les mêmes chercheurs ont également estimé qu’en 2019, la réduction de la pollution de l’air avait permis de réduire la mortalité prématurée, générant ainsi un bénéfice économique annuel d’au moins 127 millions de dollars pour une médiane parmi celles où se trouvent les ambassades américaines analysées.

Ce chiffre correspond à l’hypothèse selon laquelle seules les personnes vivant dans un rayon de 10 km autour de l’ambassade en profitent. Si l’on considère que l’ensemble de la population de la ville bénéficie de cette amélioration de la qualité de l’air, ce bénéfice pourrait atteindre jusqu’à 465 millions de dollars par an.

En termes de mortalité prématurée, l’analyse estime qu’en moyenne au moins 303 décès sont évités dans un rayon de 10 km, et jusqu’à 895 décès évités dans l’ensemble de la ville. L’étude a montré que les capteurs ont permis en moyenne à une ambassade du gouvernement des États-Unis d’économiser 33 971 dollars US par an en indemnités de sujétion, alors que les capteurs eux-mêmes n’ont qu’un coût annualisé de 9 712 dollars US.

Si les capteurs de qualité de l’air à bas prix jouent un rôle important dans la sensibilisation à la qualité de l’air, les capteurs de qualité réglementaire installés dans les ambassades américaines aident à calibrer et à valider les capteurs à bas prix.

« La décision du département d’État américain de fermer son réseau mondial de surveillance de la qualité de l’air en dehors des États-Unis est un revers majeur. Ces capteurs ont fourni des données essentielles au public, au personnel des ambassades et aux chercheurs comme moi. Sans données fiables, il est plus difficile de gérer efficacement la pollution atmosphérique », affirme Gabriel Okello, associé de recherche principal au Cambridge institute for sustainability leadership (CISL).

« Cette fermeture affaiblit la recherche mondiale, met en danger la santé du personnel de l’ambassade et du public, et ralentit les efforts de lutte contre la pollution atmosphérique, qui nuit à la santé des personnes et provoque chaque année plus de 7 millions de décès prématurés dans le monde, dont plus d’un million en Afrique », poursuit le chercheur.

« Les gouvernements doivent de toute urgence investir dans la surveillance continue de la qualité de l’air et partager les données publiquement afin de soutenir les efforts de lutte contre la pollution de l’air », insiste le chercheur.

Aujourd’hui, l’ACI invite les gouvernements qui ont perdu leur seule source de données de surveillance de la qualité de l’air et accessibles au public, à multiplier les initiatives à l’échelle de leurs villes et pays afin d’étendre les capacités de surveillance et d’améliorer les efforts existants en matière de partage et de divulgation des données sur la qualité de l’air.

En outre, les pays qui disposent déjà de capacités de surveillance devraient accorder la priorité à la transparence en veillant à ce que les données de surveillance de la qualité de l’air, en temps réel, soient accessibles au public.

Agbéssi

 

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