Le dimanche 6 août 2023 à minuit, l’ultimatum de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) à l’endroit des putschistes de Niamey a pris fin. Que va-t-il se passer maintenant ? Va-t-on attaquer militairement le Niger comme certains pays le souhaitent de toutes leurs forces ?
Le Nigeria de Bola Tinubu, la Côte d’Ivoire d’Alassane Ouattara, le Sénégal de Macky Sall, et le Bénin de Patrice Talon étaient les plus engagés dans cette aventure périlleuse. Entre temps, le Bénin a diminué ses ardeurs. Au Nigéria, il a fallu que les élus du peuple désavouent Bola Tinubu.
Au Sénégal, malgré une situation socio-politique mouvementée, Macky Sall a envie d’engager son pays dans une guerre. Croit-il que le Niger soit semblable à la Gambie qui se confond presque à la Teranga ? Et que dire d’Alassane Ouattara ? La Côte d’Ivoire d’Houphouet Boigny, un artisan de la paix, est-elle bien placée pour partir en guerre contre le Niger ?
Il faut rappeler que le Mali et le Burkina Faso sont prêts à partir en guerre aussi pour soutenir le Niger. La Guinée aussi apporte son soutien à Niamey. Sans compter les forces paramilitaires russes qui visiblement sont déjà sur le terrain. Quels intérêts peuvent pousser des dirigeants qui affirment aimer leurs peuples à s’engager dans un tel conflit aux conséquences incalculables ?
Qu’est-ce qui prouve qu’ils sortiront Mohammed Bazoum vivant de cet affrontement et arriveront à le réinstaller au pouvoir ? Personne ne peut présager de l’issue de cette guerre. Même pas la France et les occidentaux. Parlant de ceux-ci, leurs intérêts sont-ils au-dessus des vies des peuples d’Afrique de l’Ouest ? Veulent-ils occasionner la même pagaille que l’on observe en Libye ? Les peuples les regardent.
Ils ne devraient pas perdre de vue que les peuples d’Afrique de l’Ouest et ceux de tout le continent n’acceptent plus d’ingérences étrangères dans leurs affaires internes. Cela explique d’ailleurs en partie le soutien populaire aux coups d’États auxquels l’on assiste.
LP