L’Algérie qui partage une longue frontière avec le Niger a entamé cette semaine une médiation avec les pays membres de la Cedeao. Le chef de la diplomatie algérienne, Ahmed Attaf a été envoyé dans certains pays favorables à une intervention militaire au Niger, notamment, le Nigeria, le Bénin et le Ghana.
L’Algérie a été claire sur le fait qu’elle ne voulait pas d’une intervention militaire à ses frontières. Le pays ne veut pas d’une seconde Libye dont la situation post Kadhafi est explosive. De plus, le pays gère déjà difficilement la situation au Mali qui lui est également limitrophe.
L’Algérie sait qu’une intervention militaire au Niger risque de devenir une grande guerre, contrairement à ce que pensent certains dirigeants belliqueux de l’organisation communautaire ouest africaine. D’ailleurs, le ministre des Affaires étrangères d’Algérie devrait aussi se rendre chez l’Ivoirien Alassane Ouattara qui fait preuve d’un zèle injustifié dans cette affaire.
Quoi qu’il en soit, les dirigeants d’Afrique de l’Ouest ont tout intérêt à saisir cette offre de médiation et à en profiter pour régler ce problème pacifiquement. Une guerre au Niger ne profitera à personne, cela va être catastrophique. Serguei Lavrov l’a exprimé en marge du sommet des Brics il y a quelques heures. Ce sont en quelque sorte les forces en présence qui s’expriment ainsi.
Si beaucoup d’observateurs pensent que la Cedeao pourrait bénéficier du soutien des occidentaux, notamment, celui de la France et de ses alliés, il ne faudrait pas oublier que le Mali et le Burkina Faso ont annoncé être prêts à combattre aux côtés du Niger. Le général Abdouharamane Thiani, le nouvel homme fort du pays a affirmé que cela ne sera pas une promenade de santé pour les troupes de la Cedeao.
La Russie pourrait apporter son soutien aux nouvelles autorités nigériennes qui sont vraisemblablement déjà presque en alliance avec le bloc russe. Ce conflit risque donc de devenir un nouveau front important dans le monde. D’autres même y voient un possible démarrage de la troisième guerre mondiale, la déstabilisation de la sous région, et des impacts au-delà, notamment en Algérie.
Serge Lenoir