Le Nigeria vit sous le rythme d’épisodes interminables d’insécurités. Si les terroristes n’attaquent pas les communautés, n’enlèvent pas des personnes, alors, ce sont les populations elles-mêmes qui se livrent à des conflits fratricides.
Et on a malheureusement l’impression que les autorités qui sont sensées protéger ces populations, sont complètement dépassées par les évènements.
Neuf ans après l’enlèvement de 276 élèves d’un lycée pour filles à Chibok, 98 filles sont toujours maintenues en captivité par Boko Haram et de nombreux autres enlèvements ont eu lieu depuis, signe de l’incapacité totale des autorités nigérianes à apprendre du drame de Chibok et à protéger les enfants.
Ce mois de mars 2024 voit le Nigeria sombrer à nouveau dans le désespoir. Trois jours après l’enlèvement de 280 enfants, une quinzaine d’étudiants d’une école islamique, âgés de 8 à 14 ans, ont été kidnappés dans la nuit de vendredi à samedi dernier.
Les groupes armées ne cessent de défier les gouvernements qui se succèdent à la tête de ce géant du continent.
N’y a-t-i donc aucune solution, au moins pour limiter l’hémorragie ? Le cœur de ces parents anonymes qui perdent leurs enfants saignent. Et c’est la société nigériane qui se désintègre. “Nous pleurons, nous demandons de l’aide au gouvernement et à Dieu”, explique Lawan Yaro, grand-père d’enfants enlevés.