Nouveau rapport du Giec : Les émissions mondiales annuelles de gaz à effet de serre sont aujourd’hui 50% plus élevées qu’il y a 30 ans

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Le Groupe intergouvernemental des experts sur l’évolution du climat (Giec) a publié un nouveau rapport le lundi 20 mars 2023. Ce rapport est qualifié du “dernier guide de survie pour la planète”. Selon les scientifiques, la lenteur du monde à agir pour s’attaquer à la crise climatique est en train de miner les chances de limiter le réchauffement à un seuil viable. Ils appellent à une action climatique urgente.

Les chiffres compilés par les scientifiques donnent la mesure du défi pour la planète. Plus d’un siècle de combustion de combustibles fossiles et d’utilisation inégale et non durable de l’énergie et des sols a ainsi entraîné un réchauffement de la planète de 1,1 °C par rapport aux niveaux préindustriels. Les émissions mondiales annuelles de gaz à effet de serre (GES) sont aujourd’hui 50% plus élevées qu’il y a 30 ans et des 2.400 milliards de tonnes imputables historiquement à l’activité humaine, plus de 40% des émissions ont été produites au cours des trois dernières décennies.

Dans ces conditions, la concentration de CO2 dans l’atmosphère bat des records année après année. Le réchauffement mondial risque fort d’atteindre 1,5°C, par rapport à l’ère préindustrielle, « à court terme ». Dans ce contexte, « toutes les régions du monde devraient faire face à une hausse des menaces climatiques » pour les humains et les écosystèmes. De plus, cela se conjugue par des phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents et plus intenses qui ont des répercussions de plus en plus dangereuses ».

Face à cette situation, les experts estiment qu’il est essentiel d’accélérer les mesures d’adaptation au changement climatique afin de combler l’écart entre les mesures d’adaptation existantes et les mesures nécessaires. Par ailleurs, pour maintenir le réchauffement à 1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels, il faut réduire les émissions de gaz à effet de serre de manière profonde, rapide et durable dans tous les secteurs. Cela impliquerait de plafonner les émissions mondiales d’ici 2025, au plus tard, puis de les réduire de près de moitié d’ici à 2030 si l’on veut limiter le réchauffement à 1,5 °C.

Le Giec penche pour un accroissement des investissements. A ce sujet, les gouvernement, les investisseurs, les banques centrales et les régulateurs financiers peuvent jouer leur rôle. L’autre axe de la révolution verte porte sur des changements dans le secteur alimentaire, l’électricité, les transports, l’industrie, les bâtiments et l’utilisation des sols, des actions qui vont permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le rapport précise qu’en l’absence de mesures immédiates et ambitieuses de réduction des émissions de gaz à effet de serre, le budget qui offre 50% de chances de ne pas dépasser le 1,5°C sera pour ainsi dire épuisé d’ici 2030.

L’ONU appelle la communauté internationale à arrêter toute expansion des réserves existantes de pétrole et de gaz, en réorientant les subventions accordées aux combustibles fossiles vers une transition énergétique équitable. Selon le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, chaque pays doit jouer sa partition.

Le Papyrus

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