Lorsqu’il a pris le pouvoir en renversant Ali Bongo Ondimba, beaucoup ont affirmé qu’il s’agissait d’une révolution de palais. C’est-à-dire qu’ayant perçu la chute probable du pouvoir des Bongo, ce coup d’État a été initié.
En d’autres termes, c’est le même système qui est maintenu en place avec juste un nouvel habillage. Ceux qui y voyaient la main de Paris commencent à avoir raison.
En effet, le coup d’État au Gabon n’a pas la même allure que ce qui se passe au Sahel où l’on brandit un discours souverainiste et où l’on met l’ancienne puissance coloniale face à ses responsabilités, quitte à divorcer.
Les pays francophones d’Afrique, notamment le Mali, le Burkina Faso et le Niger ne veulent plus que l’on contrôle leur gouvernance, que l’on contrôle leurs ressources. Ils veulent un partenariat gagnant-gagnant et souhaitent coopérer avec qui ils veulent.
Ces choix stratégiques n’ont pas plu à la France d’Emmanuel Macron. Mais, ces peuples restent droits dans leurs bottes. Craignant de perdre aussi du terrain au Gabon, un pays très riche en ressources naturelles, la France a visiblement anticipé.
Le fait de recevoir le général Brice Clotaire Oligui Nguema avec tous les honneurs dus à un chef d’État alors qu’il combat les militaires de l’Alliance des États du Sahel (AES), prouve à suffisance que la France est toujours aux commandes au Gabon.
Ayant senti la chute prochaine d’Ali Bongo Ondimba, ou du moins son incapacité à continuer à faire régner la sérénité dans son entourage, l’ancien colon a tout simplement jugé utile de s’en débarrasser. C’est une évidence.
Ainsi, comme il l’a fait au Tchad, la France peut continuer à régner en maître. Malheureusement, le Gabon, un petit pays très riche, demeure l’un des plus pauvres de la planète.
Durant des décennies, des entreprises françaises ont exploités les ressources du pays dans des conditions floues. Pendant ce temps, l’on a permis aux dirigeants de s’enrichir de façon insolente au détriment du peuple.
Ainsi, comme l’a dit l’ancien président français Jacques Chirac, « la France n’a pas d’ami, elle n’a que des intérêts ». Tant que l’on préserve les intérêts de l’ancienne puissance coloniale, l’on peut vivre tranquille, disposer de l’argent du pays comme l’on le souhaite…
Ce sont des dirigeants africains de cette nature, des « nègres de maison », qui peinent à comprendre qu’ils ont aussi des intérêts à préserver en faveur de leurs fils et filles.
Quand l’on considère de quelle manière Paris combat certains putschiste, mais accueille d’autres sur tapis rouge à l’Elysée, il est clair que le problème est ailleurs ; ce n’est certainement pas la démocratie qui est en difficulté… ce sont : les intérêts.