L’opposition est à la croisée des chemins. Depuis le début de l’ère démocratique au Togo, elle n’a jamais été dans un aussi piteux état. L’on se souvient des grands moments de l’Union des forces de changement (UFC), du Comité d’action pour le renouveau (Car), de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) et d’autres qui ont animé cette opposition.
Mais, comment au fil des années en est-elle arrivée là ? Les résultats des élections législatives du 29 avril 2024 surprennent certains, choquent d’autres, mais devraient aussi faire réfléchir plus d’un. Toute l’opposition se retrouve avec 5 sièges sur 113 à la suite de la proclamation des résultats provisoires par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).
Même dans les fiefs traditionnels de l’opposition comme le Grand Lomé et certaines localités du Sud du Togo, le parti au pouvoir Union pour la République (Unir) a raflé tous les sièges. L’opposition parle de fraudes, notamment de bourrages d’urnes. Si elle en est convaincue, et si elle en dispose les preuves irréfutables, il ne lui reste donc qu’à déposer des recours.
Mais, des observateurs affirment aussi qu’il y a eu beaucoup d’abstention parmi les militants de l’opposition. Il semble qu’ils n’y croient plus. Mais comment s’est-elle arrangée pour ne pas convaincre ses militants d’aller voter pour ce scrutin très important pour l’avenir politique du pays ?
Quoi qu’il en soit, l’opposition togolaise est en grande difficulté. Elle est incontestablement descendue dans l’abîme. Mais, l’abîme ne signifie pas la mort ou la disparition. L’on peut sortir de l’abîme, toutefois, cela dépendra de l’attitude de celui qui y est. Il n’est pas facile de se relever après une telle chute.
Mais, comme l’ont souvent dit des analystes, toute l’opposition a intérêt à faire une profonde autocritique, à questionner ses méthodes, ses stratégies, et à se mettre à niveau. Ne pas le faire signifiera la disparition complète. Quid de l’émergence de nouvelles offres politiques au sein de cette opposition ?