Préservation des écosystèmes : L’Afrique doit être plus agressive dans la diplomatie internationale

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Bien qu’étant un économiste, donc un théoricien de la croissance, le professeur Kako Nubukpo, économiste togolais, Commissaire de l’Union économique et monétaire Ouest africaine (Uemoa) en charge de l’agriculture, de l’environnement et des ressources en eau, n’a pas envie que l’on sacrifie les écosystèmes sur l’autel du développement.

Pour le professeur Nubukpo, l’on est au 21e siècle et l’on ne peut pas faire les choses comme au 19e siècle, en s’industrialisant à grand renfort d’énergies fossiles comme l’ont fait les pays développés. Selon lui, la transformation structurelle des systèmes sur le continent va passer par la préservation des écosystèmes et, donc, par des négociations avec le reste du monde. L’Afrique rend beaucoup de services écosystémiques au reste du monde, avec la forêt du bassin du Congo par exemple qui est le deuxième poumon écologique de la planète.

« On peut négocier pour créer des fonds de convergence sociale et écologique en contrepartie de ce que l’Afrique renonce à faire. Nous émettons 4% des gaz à effet de serre et nous représentons 17% de la population mondiale. Cet écart peut être négocié », affirme Kako Nubukpo. Depuis les années 60, l’Afrique n’a pas tiré grand profit de ses ressources. Il y a une sorte de symétrie entre la carte des ressources minières et la carte de la pauvreté. La République démocratique du Congo (RDC) qu’on a pu qualifier à juste titre de scandale géologique, importe la quasi-totalité de son alimentation.

Cette situation est déplorable. « Il faut passer à une autre étape et être plus agressifs dans la diplomatie internationale » préconise l’économiste. Récemment au One forest summit au Gabon, les chefs d’État ont annoncé la constitution d’un fonds de 100 millions d’euros pour accélérer la protection des espèces naturels. C’est une bonne nouvelle, mais, le Commissaire de l’Uemoa pense qu’il faudrait faire plus, aller plus loin et de façon plus efficace dans la mobilisation des ressources.

« Ce qui importe, c’est la mobilisation. Cent millions d’euros ce n’est peut-être pas beaucoup, mais cela peut servir d’effet de levier et engendrer une mobilisation de la part des parties prenantes », a-t-il affirmé.

Le Papyrus (source : Jeune Afrique)

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