L’on parle très souvent de l’hypertension artérielle signe d’une tension élevée. Il est vrai que celle-ci est plus grave. Mais, il faut noter que l’hypotension peut aussi avoir des répercussions graves sur la qualité de vie d’un individu. Cet article a pour objectif de fournir toutes les informations concernant ce mal.
Qu’est-ce que l’hypotension artérielle (tension basse) ?
L’hypotension artérielle désigne une trop faible pression du sang sur les parois artérielles. On considère généralement qu’une tension (ou pression) normale, au repos, est comprise entre 90/60 mmHg et 130/80 mmHg. En dessous de 90 mmHg de pression systolique ou de 60 mmHg de pression diastolique, on est donc en présence d’une hypotension.
En général, le fait d’avoir une pression sanguine plus basse que la moyenne ne constitue pas un risque pour la santé. « Une tension basse n’entraîne pas de risque cardiovasculaire. Toutefois, l’hypotension peut provoquer des malaises et une perte de connaissance ». L’hypotension est souvent génétique ou liée au mode de vie (le plus souvent retrouvée chez les sportifs et les personnes de faible indice de masse corporel). L’hypotension peut causer un état de fatigue et une difficulté à passer de la position assise à la position debout (hypotension orthostatique).
Le patient est aussi plus à risque de malaise et d’évanouissement. Ajoutons qu’une tension artérielle très basse peut provoquer des lésions organiques, un processus appelé état de choc. Enfin, l’hypotension artérielle est parfois d’origine iatrogène (manifestation pathologique due à un acte médical, spécialement à un médicament), peut être le signe d’une déshydratation grave ou d’un problème de santé (diabète, insuffisance rénale, troubles de la thyroïde…). L’hypotension n’est traitée que lorsqu’elle altère de façon significative la qualité de vie.
Quels sont les différents types d’hypotension artérielle ?
L’hypotension artérielle se manifeste de différentes façons : l’hypotension orthostatique ou posturale est ressentie lorsqu’on passe de la position assise ou couchée à la position debout. Surviennent alors vertiges, bourdonnements d’oreilles, troubles visuels… ;
L’hypotension postprandiale est déclenchée par la prise d’un repas. Le flux sanguin est alors accaparé par la digestion et ses organes, et la pression sanguine peut baisser entraînant là aussi des étourdissements.
L’hypotension est parfois localisée au niveau d’un organe. C’est le cas de l’hypotension intracrânienne (qui entraîne des troubles de la vue) ou encore de l’hypotension oculaire (qui entraîne parfois des douleurs et une baisse de la vision).
À quoi est due l’hypotension artérielle ?
L’hypotension est souvent constitutionnelle
Bien souvent, la tension basse est constitutionnelle. L’hypotension est fréquente chez l’individu jeune, mince et en bonne santé. Elle est aussi courante chez les sportifs et les personnes âgées (souvent sujettes à l’hypertension orthostatique). N’oublions pas qu’un facteur génétique peut aussi prédisposer à l’hypotension.
Un problème de santé parfois en cause
Les causes de l’hypotension ne sont pas totalement connues, toutefois, certains éléments sont liés à : la déshydratation (après des diarrhées, des vomissements, une forte fièvre, un exercice physique intense sans hydratation suffisante…) ; une anémie sévère ; des hémorragies importantes ; certains médicaments (certains anti-hypertenseurs, antidépresseurs, diurétiques…) ; certaines maladies : l’hypothyroïdie, le diabète, l’insuffisance veineuse, l’insuffisance rénale, l’insuffisance surrénale, la maladie d’Addison (atteinte des glandes corticosurrénales conduisant à un déficit total en aldostérone et en cortisol), des troubles de thyroïdes, des troubles électrolytiques, la maladie de Parkinson, des dysfonctionnements du système nerveux, la tuberculose, la syphilis…
Une stimulation du nerf vague (Le nerf vague permet de relier le crâne aux organes du système digestif)
Parfois, une tension basse résulte d’un malaise vagal. Ce dernier correspond à la chute de tension, provoquée par une stimulation trop forte du nerf vague. Il peut occasionner une perte de connaissance de quelques secondes. Il est fréquent et généralement sans gravité. La fatigue ou encore une émotion forte sont des causes fréquentes d’un malaise vagal. Néanmoins, il faut le surveiller, surtout s’il survient à répétition.
Quels sont les symptômes de l’hypotension artérielle ?
Les symptômes de l’hypotension sont : des vertiges ; des étourdissements ; des bourdonnements d’oreille (acouphènes) ; des nausées, voire des vomissements ; une transpiration excessive ; des troubles de la vision (voile devant les yeux) ; une angoisse, associée à une confusion mentale ; une perte de connaissance ; un essoufflement ou une douleur thoracique du(e) à une insuffisance de l’apport sanguin au muscle cardiaque (angine de poitrine ou angor) ; certains symptômes se manifestent lorsque le corps essaie d’augmenter une pression artérielle qui est basse. Quand les artérioles se contractent par exemple, le flux sanguin vers la peau, les pieds et les mains diminue. Ces zones deviennent froides et bleuâtres. Lorsque le cœur bat plus rapidement et plus vigoureusement, une personne peut ressentir des palpitations (une perception des battements cardiaques).
Il est recommandé de consulter un médecin en cas de faiblesse lors d’une station debout prolongée ou après un repas. Lors d’un évanouissement, la personne doit rester couchée avec les jambes surélevées. Un médecin doit être contacté rapidement même en cas de reprise de conscience rapide.
Quelles sont les complications de l’hypotension ?
L’hypotension n’est pas dangereuse, même si elle peut avoir un impact considérable sur la qualité de vie des personnes touchées. Toutefois, si la pression artérielle est suffisamment basse, une lésion cérébrale peut se produire. L’évanouissement peut aussi entraîner des lésions graves à la tête ou à d’autres parties du corps. Lorsque tous les organes fonctionnent mal en raison d’une pression sanguine basse, on parle d’état de choc.
Comment peut-on prévenir l’hypotension ?
Il est conseillé de : boire de l’eau fréquemment, notamment dans les lieux surchauffés ; porter régulièrement des bas et collants de contention, afin de favoriser la circulation sanguine ; ne pas passer trop brusquement de la position allongée à celle debout, surtout en cas d’hypotension orthostatique. Si les symptômes sont surtout présents le matin au lever, des contractions isométriques (contractions musculaires en gardant les jambes tendues) des muscles des cuisses pendant une ou deux minutes avant de se mettre debout peuvent permettre de faire augmenter un peu la pression. Il est également utile de rester assis(e) un moment au bord du lit avant de se mettre debout ;
Un exercice physique régulier selon les recommandations de l’OMS (trente minutes d’activité d’endurance d’intensité modérée cinq fois par semaine) est bénéfique pour se préserver de l’hypotension. Attention, contrairement aux recommandations, à savoir qu’une plus grande consommation de sel peut contribuer à prévenir l’étourdissement lorsqu’on passe un peu rapidement de la position assise à la position debout, une étude du Centre médical Beth Israel Deaconess (BIDMC-New York) suggère qu’un apport en sodium plus élevé va plutôt, du moins dans certains cas, augmenter le risque d’étourdissement. Toutefois, un apport de sel oblige le rein à garder davantage d’eau en circulation dans le corps, ce qui accroît également le volume de sang qui circule et par conséquent la pression artérielle. Les personnes ayant une tension basse ne sont donc pas concernées par l’incitation à diminuer leur consommation de sel.
Edem Dadzie
Expert : docteur Grégory Schoukroun, cardiologue