Global call to action against poverty (GCAP), une fondation mondiale engagée dans la lutte contre la pauvreté, demande une intervention internationale immédiate pour mettre fin à la violence et faire respecter les droits de l’Homme en République démocratique du Congo (RDC).
La RDC traverse une crise terrible marquée par des violences arbitraires à l’encontre des civils, en particulier des femmes et des jeunes filles. Il en résulte des pénuries alimentaires, des déplacements internes, la non-satisfaction des besoins fondamentaux de la population et la prolifération de multiples violations des droits de l’Homme.
Le 24 février 2025, Reuters a rapporté que James Kabarebe, l’ancien ministre de la Défense du Rwanda, a été sanctionné pour avoir servi de liaison avec la rébellion du M23. Le M23, soutenu par le Rwanda, commet d’importantes exactions qui se traduisent par des gains territoriaux significatifs pour les rebelles et par une grave crise humanitaire qui menace la stabilité de la région.
Ces développements soulignent le besoin critique pour toutes les parties, y compris le Rwanda, de discipliner leurs forces armées, de respecter le droit international et de donner la priorité à la paix et à la stabilité dans la région. L’absence d’action de la part de la communauté internationale a aggravé les souffrances de millions de Congolais, hommes, garçons, femmes, filles et enfants de tous âges.
Depuis janvier 2025, l’intensification des conflits, en particulier dans les régions orientales de la RDC, a entraîné la perte tragique d’environ 7 000 vies et le déplacement d’environ 450 000 personnes. La destruction de près de 90 camps a laissé d’innombrables personnes sans abri, ce qui a aggravé leur vulnérabilité.
En RDC, les enfants sont particulièrement exposés à des atrocités inimaginables. Des rapports fiables indiquent que des groupes armés, y compris les rebelles du M23, ont exécuté des enfants âgés de 15 ans seulement parce qu’ils refusaient de rejoindre leurs rangs.
Les Nations unies ont constaté une augmentation significative des violations graves commises à l’encontre des enfants, notamment des meurtres, des enlèvements, des tortures et des recrutements forcés dans des groupes armés.
Le conflit a entraîné une recrudescence des violences sexuelles, les femmes et les jeunes filles étant les plus touchées par les viols et les passages à tabac. Les cas de viols ont considérablement augmenté, ce qui montre à quel point les violences sexuelles sont répandues dans les zones de conflit.
Des enfants d’à peine douze ans ont été abusés sexuellement et forcés de rejoindre des groupes armés. Les civils sont victimes d’actes d’une brutalité inacceptable, ce qui entraîne des déplacements forcés, les gens fuyant par peur des meurtres, des viols et du recrutement forcé.
La destruction des infrastructures et les violences incessantes ont gravement limité l’accès aux services essentiels, privant les communautés de nourriture, d’eau potable, de soins de santé et d’abris. Ces privations exacerbent les souffrances de la population et contribuent à la détérioration de la situation humanitaire.
Le silence et l’inaction de la communauté internationale face à une souffrance humaine aussi profonde sont inacceptables. Comme l’a demandé de manière déchirante le parlementaire belge Raoul Hedebouw, « le sang d’un Congolais ne vaut-il pas celui d’un Ukrainien ? ».
Cela doit amener les uns et les autres à réfléchir à leur responsabilité collective de défendre la dignité humaine et de protéger les populations vulnérables et à risque, indépendamment de toute considération géographique ou politique.
Le GCAP appelle à une action immédiate pour mettre fin au cycle de la violence et redonner espoir au peuple de la RDC. À la lumière de ces crimes contre l’humanité, dirigés contre la population civile, l’organisation demande à la communauté régionale et internationale, y compris les Nations unies, l’Union africaine et La Haye, de prendre des mesures décisives et immédiates :
Les Nations unies et les partenaires internationaux doivent de toute urgence coordonner et diriger les efforts diplomatiques et humanitaires visant à résoudre la crise en RDC, en garantissant un soutien global à la paix et à la stabilité.
L’Union africaine devrait prendre l’initiative de faciliter une médiation diplomatique impartiale entre la RDC, le M23 et le Rwanda, promouvant ainsi la solidarité panafricaine pour mettre fin aux conflits internes et assurer une paix et une stabilité durables.
La communauté internationale, y compris les États-Unis, l’Union européenne et l’Union africaine, doit imposer des sanctions ciblées au Rwanda jusqu’à ce qu’il cesse de soutenir le M23, en le tenant pour responsable de son rôle dans la crise.
La communauté internationale et les gouvernements donateurs doivent donner aux communautés locales les moyens de parvenir à la paix et à la réconciliation en soutenant de manière significative, notamment par le biais de financements, les initiatives locales de paix, en soutenant les défenseurs des droits de l’Homme, les ONG locales et les institutions de défense des droits de l’Homme, en veillant à ce que les violations des droits de l’Homme soient documentées avec précision afin de favoriser la responsabilisation.
La Cour pénale internationale (CPI) et d’autres organes judiciaires internationaux doivent accélérer les enquêtes sur les crimes de guerre et les violations des droits de l’Homme en RDC, en veillant à ce que les auteurs soient tenus pour responsables et à ce qu’il soit mis fin à l’impunité.
Les Nations unies et les organisations humanitaires doivent établir et sécuriser des couloirs humanitaires afin de garantir un accès sûr et illimité à la nourriture, aux soins de santé et aux services essentiels pour les communautés touchées, afin de fournir une aide d’urgence à ceux qui en ont besoin.
LPM