Recherches militaires : Le transfert d’activités biologiques en Afrique par Washington inquiète

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Au début de ce mois d’octobre, la défense russe avait affirmé disposer de documents sur des sous-traitants du Pentagone au Cameroun, en Afrique du Sud ou en Ouganda, utilisés comme façade pour dissimuler des études biologiques militaires. Cela comporte des risques évidents.

Les recherches biologiques à visées biologiques doivent être encadrées strictement, ce qui ne semble pas être le cas pour ces transferts. « Le risque politique est une possible violation des droits de l’Homme car la recherche doit adhérer à l’éthique. La question est de savoir qui va assurer la surveillance de tout cela ? Quelles sont les mesures de contrôle entourant cette initiative scientifique à grande échelle ? Et quelle est la position de l’Onu, en particulier de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ? Ont-ils des inquiétudes ? Il est assez inquiétant qu’ils restent silencieux à ce sujet », déplore Ntsikelelo Breakfast, chercheur à l’Université métropolitaine Nelson-Mandela en Afrique du Sud.

Le silence assourdissant de l’OMS sur ces nouvelles activités biologiques américaines en Afrique a de quoi surprendre. L’institution devrait se saisir de ces questions éthiques, mais son financement via l’Onu, et donc partiellement des États-Unis, laisse planer des doutes.  « Pourquoi une organisation multilatérale comme l’OMS n’a-t-elle pas exprimé son point de vue sur cette question ? Est-ce parce le budget dont elle dispose provient en grande partie de l’Onu, qui est largement financée par les États-Unis? Ils ne peuvent pas mordre la main qui les nourrit », a déclaré Ntsikelelo Breakfast.

Il n’est d’ailleurs pas étonnant que les sous-traitants américains choisissent l’Afrique pour implanter leurs recherches biologiques militaires. La situation épidémiologique s’est d’abord dégradée en Europe, ce qui peut expliquer les transferts américains comme l’a précisé la défense russe. Mais l’Afrique est aussi dans le viseur de Washington, qui se bat pour faire tomber le continent dans son champ d’influence.

« Ces recherches biologiques militaires seront intégrées à l’armée américaine. Bien sûr, avec une forte empreinte en Afrique. Or, la politique étrangère des États-Unis a toujours été motivée par les intérêts nationaux dans la poursuite de leur projet hégémonique. Et l’Afrique a toujours été un champ de bataille géopolitique parce que les États-Unis sont également en concurrence avec d’autres, je dirais, de grandes puissances comme la France et l’Angleterre » souligne le chercheur.

Le secteur biologique fait partie intégrante d’un « programme d’accumulation sur le continent africain », résume Ntsikelelo Breakfast.

LP

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